La justice française saisit les biens de l’homme d’affaires Bernard Tapie

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La justice française a ordonné la saisie des biens de l’homme d’affaires Bernard Tapie inculpé pour “escroquerie en bande organisée” dans une affaire d’arbitrage dans laquelle est impliquée la directrice du FMI, Christine Lagarde, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Les juges considèrent, selon le quotidien Le Monde, que Bernard Tapie a été “le principal bénéficiaire des sommes versées” par le Consortium de réalisations (CDR), l’organisme sous tutelle de l’Etat chargé du passif de la banque Crédit Lyonnais, “au terme d’une escroquerie dont il apparaît comme l’un des organisateurs”. Les juges ont donc ordonné le 28 juin, avec l’accord du parquet de Paris, la saisie de nombreux biens appartenant au couple Tapie.

Homme d’affaires sulfureux, ancien ministre sous la présidence de François Mitterrand, ex-patron du club de football de l’Olympique de Marseille, acteur et désormais patron de presse, Bernard Tapie, 70 ans, est mis en cause dans l’enquête sur l’arbitrage controversé de son litige avec la banque du Crédit Lyonnais dans la vente de l’équipementier sportif Adidas, qui lui avait octroyé 403 millions d’euros en 2008. Les juges d’instruction soupçonnent l’arbitrage d’avoir été truqué au profit de l’homme d’affaires.

Cette affaire a réveillé en France le spectre du conflit d’intérêts entre politique et monde des affaires. Certains soupçonnent l’ancien président Nicolas Sarkozy d’avoir favorisé Bernard Tapie pour le remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Pour Bernard Tapie, l’enquête se résume à un “complot” le visant et “il n’y a rien” dans le dossier. Christine Lagarde, ministre de l’Economie de l’époque, aujourd’hui patronne du Fonds monétaire international (FMI) a été placée dans cette affaire sous le statut de témoin assistée, intermédiaire entre celui d’inculpée et de témoin.

Selon Le Monde, parmi les biens visés par la justice figurent deux assurances-vie souscrites en novembre 2008 et dont la valeur de rachat est estimée par les enquêteurs à 20,7 millions d’euros, les parts sociales de l’homme d’affaires dans un hôtel particulier à Paris, à hauteur de 69,3 millions d’euros, et une villa à Saint-Tropez, sur la Côte d’Azur, que M. Tapie avait achetée en 2011 pour 48 millions d’euros. Les juges ont également demandé la saisie de six comptes en banque, d’un contrat d’assurance-vie détenu par la holding Groupe Bernard Tapie domiciliée à Bruxelles et des parts de M. Tapie dans le groupe de presse Hersant Media.

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