La Grèce sans euro ? “Totalement fantaisiste !”

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Des informations de presse ont fait état d’un projet de sortie de la zone euro par la Grèce. “Des articles de ce type sapent l’effort de la Grèce et ne servent que les spéculateurs”, dénonce une source hellénique de l’AFP.

La Grèce “dément catégoriquement” tout projet de sortie de la zone euro, une hypothèse évoquée vendredi sur le site Internet du magazine allemand Der Spiegel, a indiqué à l’AFP une source des services du Premier ministre grec, Georges Papandréou.

“Des articles de ce type sapent l’effort de la Grèce et ne servent que les spéculateurs : nous opposons un démenti catégorique !”, a déclaré cette source à l’AFP. Ce responsable réagissait à une information de Spiegel Online, relayée par une agence de presse, selon laquelle la Grèce a évoqué ces derniers jours la possibilité de sortir de la zone euro et selon laquelle une réunion de crise devait avoir lieu ce vendredi soir à Luxembourg au sujet de la crise de la dette grecque.

Ces informations ont accéléré la baisse de l’euro par rapport au dollar sur les marchés.

Le ministère français des Finances a estimé vendredi soir que l’hypothèse d’une sortie de la Grèce de la zone euro était “totalement fantaisiste”. Jean-Claude Juncker, chef de l’Eurogroupe, cité par son porte-parole, a démenti la tenue d’une réunion extraordinaire des ministres des Finances de l’Union monétaire consacrée notamment aux problèmes de la Grèce.

Les Européens envisagent une nouvelle aide à la Grèce pour 2012

Les Européens envisagent d’apporter une aide supplémentaire à la Grèce afin de se “substituer aux marchés en 2012” et ont évoqué, mais exclu, la possibilité d’un rééchelonnement de la dette grecque, a déclaré lundi à l’AFP une source européenne.

Lors d’une réunion qui devait initialement rester secrète vendredi soir à Luxembourg, les ministres des Finances des principales économies de la zone euro (Allemagne, France, Italie, Espagne) ont eu “une longue discussion avec leur collègue grec, Georges Papaconstantinou, sur l’état d’avancement du programme grec” et sur “ce qui manque pour le crédibiliser aux yeux du marché”, selon cette source.

“Le rythme des réformes grecques a fait l’objet de discussions : vont-elles assez vite ou l’Europe devra-t-elle se substituer encore aux marchés en 2012, ce qui nécessitera des financements supplémentaires ?”, indique encore la source de l’AFP.

Au bord de la faillite, la Grèce a obtenu in extremis, au printemps 2010, des prêts pour 110 milliards d’euros sur trois ans de la part de l’Union européenne et du Fonds monétaire international, en échange d’un programme de réformes drastique pour réduire son déficit et sa dette colossaux.

Il était initialement prévu qu’Athènes retourne progressivement sur les marchés en 2012 pour se financer, mais les taux pour s’endetter sont aujourd’hui prohibitifs et rendent difficilement envisageable cette solution. Du coup, il pourrait y avoir un “trou de financement” en 2012, selon la même source.

Les ministres réunis vendredi, avec également Jean-Claude Juncker, chef de file de la zone euro, Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, et Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques, ont passé au crible “la nécessité ou pas d’ajouter des financements, et les différentes options”, a-t-on ajouté de même source. “La question du rééchelonnement de la dette a été évoquée mais écartée.”

S&P abaisse de deux crans la note de la Grèce

L’agence de notation Standard & Poor’s a abaissé lundi de deux crans la note de la Grèce, en raison de l’accroissement de la probabilité d’une restructuration de sa dette, et a prévenu qu’elle pourrait l’abaisser encore.

Trends.be, avec Belga

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