“La Grèce ne met pas en danger la zone euro !”

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Pour le patron de l’OMC, l’Europe paie actuellement “des décennies de laxisme” envers certains pays, la Grèce en tête. Pour autant, le problème grec ne devrait pas contaminer l’ensemble de l’économie européenne, selon lui.

Pascal Lamy, directeur de l’Organisation mondiale du commerce, a estimé lundi que les difficultés de la Grèce ne mettaient pas en danger l’ensemble de la zone euro, en raison de son faible poids économique. “La Grèce, c’est (seulement) 5 % de l’économie européenne”, a-t-il déclaré, répondant sur la radio France Info à une question sur des risques éventuels que ferait peser la Grèce à l’Union monétaire européenne.

“Je ne crois pas que cela puisse contaminer l’ensemble de l’économie européenne”, a-t-il ajouté, indiquant par ailleurs qu’il n’était pas “encore tard” pour sauver le pays du défaut de paiement : “C’est une histoire classique d’un petit pays qui, pendant longtemps, a dépensé plus qu’il n’a gagné parce qu’il a emprunté à des taux très bas.”

Déplorant l’insuffisance de discipline au moment de l’intégration d’Athènes à la zone euro, Pascal Lamy a estimé que l’Europe payait actuellement “des décennies de laxisme” envers certains pays.

Athènes devra convaincre cette semaine ses partenaires et créanciers européens de le sauver de la déroute financière en adoptant un nouveau plan d’austérité impopulaire, un an après un premier train d’économies. Parallèlement, les dirigeants européens travaillent sur la meilleure solution pour inciter les créanciers privés, notamment les banques, à prendre part au sauvetage du pays.

Grèce : nouveau plan d’aide autour de 110 milliards d’euros (Papandréou)

Le nouveau plan de sauvetage promis à la Grèce si elle adopte son plan d’austérité sera d’un montant “similaire” au premier décidé voici un an, qui s’élevait à 110 milliards d’euros de prêts, a indiqué vendredi le Premier ministre grec, Georges Papandréou.

“Nous discutons de montants très, très importants” pour ce programme de soutien, qui serait financé par la zone euro, le Fonds monétaire international et des créanciers privés du pays, a-t-il déclaré à la presse à l’issue d’un sommet de l’Union européenne à Bruxelles. “Il est encore trop tôt pour donner un montant précis” mais les discussions portent sur “un montant similaire au premier programme d’aide.”

De ce premier programme de 110 milliards d’euros de prêts sur trois ans, il reste pourtant la moitié de disponible, mais il est déjà clair que cela ne suffira pas pour remettre la Grèce sur les rails et la sauver de la faillite.

Le montant final “dépendra de la participation des créanciers privés”, banques et fonds d’investissement, qui détiennent de la dette publique grecque. Sous la pression de l’Allemagne, les pays européens ont engagé des négociations avec le secteur afin qu’il apporte une contribution sous une forme volontaire. Elle consistera à renouveler des prêts consentis à la Grèce lorsqu’ils arrivent à échéance.

Ce second plan de sauvetage est conditionné par l’Europe et le FMI à l’adoption, cette semaine prochaine par le Parlement grec, d’un nouveau plan d’austérité bouclé par le gouvernement Papandréou sous la pression de ses bailleurs de fonds internationaux.

Grèce : Sarkozy confirme la proposition d’un nouveau plan français

Nicolas Sarkozy a confirmé lundi que le gouvernement et les établissements bancaires français allaient proposer un nouveau plan en faveur de la Grèce, auquel prendront part des créanciers privés. Pressé de dire, lors d’une conférence de presse, si les informations sur ce plan, mis au point par le Trésor public, les banques et assurances françaises, étaient exactes, le chef de l’Etat a répondu : “Oui”. Il a ajouté “espérer” qu’il soit adopté par les partenaires européens de la France.

Le plan mis au point ce week-end prévoit que les banques et assurances françaises créancières de la Grèce réinvestissent, sur la base du volontariat, 70 % des sommes qu’elles perçoivent lorsqu’Athènes leur rembourse des obligations arrivées à échéance. Sur ces 70 %, 50 % doivent être allouées à des nouveaux emprunts publics grecs à 30 ans, et 20 % placés sur une sorte de garantie qui sécurise cette nouvelle dette grecque.

“Nous avons beaucoup travaillé, le ministre des Finances a beaucoup travaillé avec les banques et les compagnies d’assurance sur ce que pourrait être une participation volontaire du privé, et nous en avons conclu qu’en étalant les prêts sur une durée de 30 ans, en les mettant au niveau des prêts européens, plus une prime d’indexation sur ce que sera la croissance grecque, il y avait là un système que chaque pays pourrait sans doute trouver intéressant, a affirmé le président français. Nous ne laissons pas tomber la Grèce, nous défendons l’euro, c’est notre intérêt à tous.”

La France est le pays le plus exposé à la Grèce, et cette exposition concerne majoritairement des créances sur le secteur privé.

Trends.be, avec Belga

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