La Grèce a “pratiquement atteint” ses objectifs de réformes

Jean-Claude Juncker et Alexis Tsipras © BELGAIMAGE

La Grèce a “pratiquement atteint” ses objectifs de réformes voulues par ses créanciers et l’Eurogroupe de lundi va mener des “premières discussions” sur un aménagement possible de la dette du pays, selon le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

“Nous en sommes à l’heure actuelle à la première revue du programme (du plan d’aide à la Grèce, ndlr) et les objectifs sont pratiquement atteints”, a estimé M. Juncker dans une interview à paraître dimanche dans les journaux allemands du Funke Mediengruppe.

Les créanciers avaient fait de cette “revue”, qui sert à évaluer l’avancement des réformes menées en Grèce contre le prêt international accordé au pays à l’été 2015, un préalable à toute discussion sur la dette grecque.

Mais après des mois de discussions, ces réformes n’ont pas encore reçu le satisfecit nécessaire, en raison surtout des divergences entre l’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI).

Un Eurogroupe, qui rassemble les 19 ministres des Finances de la zone euro, est prévu lundi à Bruxelles. Il doit à nouveau se pencher sur cette revue des réformes grecques.

Lors de cette réunion, les ministres “vont également mener des premières discussions sur la manière dont on peut rendre la dette de la Grèce soutenable à long terme”, a assuré M. Juncker.

Il a toutefois rappelé qu’une réduction pure et simple de la dette n’est pas à l’ordre du jour.

Les déclarations de M. Juncker vont ainsi dans le sens de celles du ministre grec des Finances Euclide Tsakalotos. Celui-ci a appelé samedi ses pairs de la zone euro à approuver les réformes effectuées par son pays, et à abandonner les 3,6 milliards d’euros de mesures additionnelles réclamées par les créanciers pour valider leur évaluation.

La directrice du FMI Christine Lagarde a également réclamé dans une lettre aux ministres de l’Eurogroupe, révélée vendredi par le Financial Times et dont l’AFP a obtenu copie, d’ouvrir la discussion sur la dette.

Elle a aussi souligné la nécessité d’une révision à la baisse de l’objectif d’un excédent budgétaire primaire (hors service de la dette) de 3,5% du PIB pour 2018, jugé “contreproductif” par le Fonds et qui justifie jusqu’ici les mesures supplémentaires réclamées.

Il y a six ans, le gouvernement Papandreou révélait que le déficit public grec était quatre fois plus élevé que précédemment évalué, obligeant le pays a faire l’objet d’un plan d’aide d’un montant qui a aujourd’hui dépassé les 240 milliards d’euros. La crise qui s’en éait suivi avait fait peser un risque systémique sur la zone euro, l’Union européenne et l’économie mondiale en générale.

Les discussions entre Athènes et ses créanciers sont particulièrement difficile depuis l’adoption d’un troisième plan d’aide d’une valeur de 86 milliards d’euros pendant l’été 2015.

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