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La “glocalisation” ou comment éviter à la fois les dangers de la globalisation et du protectionnisme

Si le richissime club fermé des GAFA est plus sensible aux évolutions sociales que ne le sont les politiciens, c’est aussi parce que leur business en dépend. La “glocalisation” pourrait-elle être une réelle solution aux dangers de la globalisation et du protectionnisme ?

Coldplay, Guns N’Roses et Depeche Mode préparent leurs prochaines tournées. Mark Zuckerberg, quatrième fortune mondiale et patron de Facebook, aussi. Il vient de prendre l’engagement de visiter avant la fin de l’année les 50 Etats américains. Il ne s’agira pas d’un voyage d’agrément, mais d’aller sur le terrain voir les diverses faces de la mondialisation.

” Nous sommes à un tournant dans l’histoire, explique Mark Zuckerberg sur sa page Facebook. Depuis des décennies, la technologie et la mondialisation ont fait de nous des êtres plus connectés et plus productifs. Cela a créé beaucoup de bénéfices, mais cela a également rendu la vie plus difficile pour beaucoup de gens. Cela a contribué à créer un sentiment de division entre les gens que je n’ai jamais ressenti aussi fortement dans ma vie. Nous devons trouver un moyen de changer les règles du jeu afin qu’il fonctionne pour tous. ”

Certains prêtent déjà à Zuckerberg la volonté d’entrer en politique (il ne serait pas le premier milliardaire à le faire).

Mais il y a aussi une autre raison pour laquelle le patron prend son bâton de pèlerin. Les entreprises du club fermé des Gafa (Google, Amazon, Facebook, Apple) sont plus sensibles que bien des politiciens aux évolutions économiques et sociales du monde. La croissance de leur business en dépend. Un des premiers à avoir diagnostiqué les problèmes de croissance en Chine est par exemple le patron d’Apple Tim Cook : le développement de son entreprise repose en grande partie sur le nombre d’iPhone vendus aux membres de la classe moyenne chinoise.

Or, l’air du temps n’est plus à la glorification des échanges internationaux. On ne compte plus depuis deux ou trois ans les articles sur la ” démondialisation ” de l’économie et le retour au protectionnisme. Les derniers résultats électoraux semblent confirmer cette tendance.

Sur papier, la globalisation, impliquant l’intensification des échanges et de la concurrence entre pays, est pourtant un phénomène très positif. L’offre crée sa propre demande, disait voici deux siècles l’économiste Jean-Baptiste Say. ” L’achat d’un produit ne peut être fait qu’avec la valeur d’un autre. ” Plus le marché s’élargit, plus il y a de produits, plus il y a de richesses.

Mais dans un monde globalisé, et dans une économie qui connaît souvent des crises, cette mécanique si séduisante en théorie affiche de gros ratés. Les uns (les Chinois, les Allemands, etc.) produisent davantage qu’ils n’achètent, et d’autres (les Américains, etc.) achètent davantage qu’ils ne produisent. L’argent perçu lors de la vente d’un produit est thésaurisé dans des coffres plutôt que réinvesti… D’où la constitution de gigantesques déséquilibres (avec des revenus record d’un côté et un endettement record de l’autre). Des déséquilibres entre pays mais aussi entre couches sociales. Et cela inquiète Mark Zuckerberg, entre autres.

Il existe un moyen d’éviter à la fois les dangers d’une globalisation intensive et du protectionnisme: la “glocalisation

Il existe pourtant un moyen d’éviter à la fois les dangers d’une globalisation intensive (qui accentue dangereusement les inégalités) et du protectionnisme (qui ravive les conflits et menace la croissance). Cette troisième voie s’appelle la ” glocalisation ” : développer une activité qui tire parti des avancées de la technologie et de la mondialisation, mais en les adaptant au marché local.

Tenez, par exemple, chez nous, voici quelques mois, Belfius a présenté une stratégie misant intensivement sur le digital et le mobile banking. La banque d’Etat va utiliser les outils fournis par la globalisation (smartphone, applications, etc.), pour l’appliquer à son activité et la réinventer. Il n’est pas lointain le temps où on paiera un parking en franchissant simplement la barrière, une puce intégrée au portable ou à la voiture et une application bancaire liée faisant le reste. Plus même : forte de son expérience locale, la banque, en partenariat avec Accenture, développera des applications qui seront vendues à des tiers…. Cette stratégie a été notamment impulsée par le patron de Belfius, Marc Raisière. Et c’est une des raisons pour lesquelles il est couronné Manager de l’Année par Trends-Tendances.

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