La FEB dénonce une fiscalité “déraisonnable”, étude à l’appui

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La Belgique exercerait une pression fiscale de plus de 52 % sur les bénéfices des entreprises, alors que le taux moyen des autres pays étudiés n’est que de 37 %, illustre une étude PwC brandie jeudi par la FEB. Côté reprise, les entreprises belges ne l’envisagent sérieusement que pour décembre prochain… malgré une croissance de 3 %.

La Fédération des entreprises de Belgique a dénoncé jeudi la pression fiscale globale “déraisonnable” exercée sur les entreprises du pays, tant au niveau des taxes payées par celles-ci que celles prélevées pour le compte de l’Etat.

Selon une étude comparative conduite par PricewaterhouseCoopers dans neuf pays, la Belgique exercerait en effet une pression fiscale de plus de 52 % sur les bénéfices des entreprises, alors que le taux moyen des autres pays étudiés n’est que de 37 %, voire de 30 % et 31 % seulement pour la Suisse et les Pays-Bas.

L’étude pointe l’existence de pas moins de 92 prélèvements pratiqués en Belgique, dont 76 comme taxes à payer et 39 comme prélèvements à réaliser pour le compte de l’Etat. Ainsi, pour un euro d’impôt supporté, les entreprises en collectent – gratuitement – deux pour l’Etat, selon l’étude : “Le coût administratif de la collecte gratuite de ces impôts pour le compte de l’Etat belge est prohibitif et n’est pas compensé par des services de l’Etat en proportion !”, fustige la FEB.

Le patronat estime que les entreprises doivent en moyenne consacrer 10,34 équivalents temps-plein pour assurer leurs obligations fiscales, soit un coût global représentant 1,85 % de l’ensemble des taxes supportées.

“L’étude confirme que la pression fiscale est toujours d’un poids déraisonnable dans notre pays, ce qui nuit fortement à notre attractivité internationale et à notre compétitivité, martèle Philippe Lambrecht, administrateur-secrétaire général de la FEB. Affirmer, comme certains le font, que les entreprises ne paient pas suffisamment d’impôts est donc totalement faux.”

La FEB presse le prochain gouvernement à préserver les intérêts notionnels

[UPDATE] La fédération patronale a par ailleurs appelé le gouvernement qui sortira des prochaines élections fédérales à maintenir le régime controversé des intérêts notionnels. “Si nous voulons continuer à attirer des entreprises internationales en Belgique, il est essentiel de ne pas supprimer les intérêts notionnels : c’est un appel que je lance au futur gouvernement !, a plaidé Philippe Lambrecht. Avec un taux de fiscalité champion du monde toute catégorie et un coût du travail parmi les plus hauts du monde, comment voulez-vous encore attirer des entreprises si ce n’est avec les intérêts notionnels ?”

Selon la FEB, l’existence de ce régime de réduction fiscale au bénéfice des entreprises leur a permis de mieux traverser la crise économique actuelle : “Heureusement qu’il y avait les intérêts notionnels, sans quoi un nombre encore plus grand d’entreprises aurait fait faillite !” L’administrateur-secrétaire général de la FEB a qualifié de “purement idéologiques” les critiques adressées à ce système.

Outre la question des recettes de l’Etat, le représentant du patronat a pressé la classe politique du pays à s’interroger sur ses dépenses. “La complexité de notre pays fait qu’il y a des taxes à tous les niveaux. Cela a un coût. Il est temps de se demander si cela est raisonnable.” Et Philippe Lambrecht de citer notamment “le nombre d’emplois dans la fonction publique” : “On dépense plus que notre capacité de contribution. A force d’épuiser la vache à lait, elle n’aura plus de lait !”

Les entreprises s’attendent à une reprise économique en décembre seulement (Regus)

Si la croissance de l’économie est constante au niveau mondial, une reprise significative n’est pas attendue avant décembre 2010, ressort-il de la dernière enquête Regus BusinessTracker menée auprès de 15.000 femmes et hommes d’affaires dans le monde. Chez nous, “les entreprises belges connaissent une croissance de 3 %, mais une reprise économique significative n’est pas attendue avant décembre 2010”, relève jeudi Regus, qui propose des solutions flexibles pour des espaces de travail, dans un communiqué.

L’enquête montre que le pourcentage d’entreprises qui voient leur chiffre d’affaires et leur bénéfice croître est plus grand que celui des entreprises qui le voient diminuer. Cependant, les personnes interrogées n’attendent pas de redémarrage d’une croissance économique forte et stable dans leur pays avant le mois de décembre, soit cinq mois plus tard que ce qui était initialement prévu.

Bien que les entreprises belges se montrent moins positives quant à une croissance de leur chiffre d’affaires au cours de 2010, 14 % des grandes entreprises (plus de 50 salariés) connaissent une plus grande croissance de leur bénéfice que la moyenne mondiale (38 %).

Trends.be, avec Belga

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