La dette belge est au-delà du seuil des 100% du PIB

L’Institut des comptes nationaux (ICN) a sensiblement revu à la hausse jeudi le niveau d’endettement de la Belgique pour l’année 2013, le plaçant à 101,5% du PIB, en hausse de 0,4 points par rapport à l’année précédente, au-delà donc du seuil de 100% que la Belgique s’était engagée auprès de l’UE à ne pas dépasser.

Cette révision à la hausse de la dette publique intervient après une série de remarques et questions précises adressées en janvier et février derniers par l’office statistique de l’Union européenne, Eurostat.

Celui-ci avait demandé avec insistance à y voir plus clair dans les comptes belges, notamment dans les différents véhicules de financement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Région wallonne suite à la polémique sur le périmètre exact de la dette wallonne.

Celle-ci avait été revue de 6,2 à 11,2 milliards d’euros en décembre dernier par la Cour des Comptes après la prise en compte d’une série d’opérations présentées hors bilan par le gouvernement wallon.

Attendue initialement pour le mois de mars, la publication de ces chiffres actualisés de l’ICN avait dû être reportée d’un mois en raison d’un travail de collecte de données particulièrement important.

Des chiffres livrés finalement jeudi par l’ICN, il ressort que l’endettement de la Belgique est passé de 380,157 milliards d’euros (101,1% du PIB) fin 2012 à 387,159 milliards d’euros (101,5%) fin 2013.

Les dernières estimations officielles réalisées en février dernier estimaient encore la dette à 99,8% de son PIB fin 2013, tout juste sous le seuil des 100% que la Belgique s’était engagée à respecter pour gage de sa crédibilité budgétaire.

Cette révision à la hausse, qui intervient à un mois du scrutin, constitue une mauvaise nouvelle pour les autorités et le gouvernement qui sortira des urnes le 25 mai prochain alors que le débat sur la trajectoire budgétaire à l’horizon 2017 vient d’être lancé.

Une petite consolation toutefois: le rapport de l’ICN confirme une bonne nouvelle. En matière de déficit, la Belgique est bien parvenue à respecter son engagement européen en limitant celui-ci à 2,6% du PIB en 2013, sous l’objectif de 2,7% fixé par l’UE, ce qui lui avait permis d’éviter l’imposition d’une amende salée dans le cadre de la procédure en déficit excessif ouverte contre elle.

Pour mémoire, début 2013, la Commission européenne avait accepté de donner un peu de mou à la Belgique en matière de déficit excessif, à condition toutefois de maintenir sa dette sous la barre des 100% du PIB.

Pour y parvenir, le gouvernement belge avait notamment cédé fin 2013 les parts qu’il détenait jusque là dans BNP Paribas Fortis pour 3,25 milliards d’euros.

Eurostat doit livrer ses chiffres révisés pour tous les Etats membres mercredi prochain.

Les pouvoirs de l’institut ont été renforcés au cours des dernières années afin d’interdire les pratiques comptables inventives auxquelles les Etats ont eu recours dans les années 1990 et 2000 pour réduire le déficit ou la dette.

Après la falsification des comptes grecs, révélée en 2009, l’office européen de statistique avait vu ses pouvoirs de contrôle encore considérablement renforcés. Celui-ci peut désormais dépêcher au besoin des missions de contrôle dans les Etats membres.

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