La démission du conciliateur fait flamber les obligations belges

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Au lendemain de la démission du conciliateur Vande Lanotte, acceptée par le roi, le taux d’intérêt pour nos obligations d’Etat à 10 ans atteignait 4,33 %. Son plus haut niveau en deux ans et la plus forte hausse d’Europe. La dégradation de la notation de la Belgique est-elle inéluctable ?

Le taux d’intérêt pour les obligations d’Etat à 10 ans est en augmentation jeudi, après que le roi a accepté mercredi la démission du conciliateur royal Johan Vande Lanotte. Le taux s’est accru jeudi vers 9 h 30 de six points de base, à 4,33 %, le niveau le plus élevé en près de deux ans.

La Belgique enregistre ainsi la plus importante hausse au sein de l’Europe. La différence avec les obligations allemandes, la référence sur le marché européen, a atteint 114 points de base.

Cette nouvelle étape dans la crise politique engendre la crainte d’une baisse de la notation financière de la Belgique. En décembre, l’agence de notation Standard & Poor’s avait averti qu’elle pourrait abaisser d’un cran la note de la Belgique dans un délai de six mois si le pays ne parvenait pas à se doter “bientôt” d’un gouvernement fédéral. La note belge est actuellement AA+, la deuxième meilleure note.

A la Bourse de Bruxelles, le Bel 20 avait perdu près de 0,9 % peu avant 10 h. Ailleurs en Europe, les indices boursiers étaient stationnaires.

Crise : un gouvernement pour s’attaquer au socioéconomique (syndicats)

L’ensemble des syndicats rappelaient jeudi l’importance de la mise en place d’un gouvernement dans les plus brefs délais, après la démission mercredi du conciliateur royal.

Pour la CGSLB, la situation politique de ces derniers mois a révélé combien il était difficile, dans de telles conditions, de conclure un accord interprofessionnel (AIP). “Un tel blocage est insensé, dénonce Bernard Noël, secrétaire national du syndicat libéral. Nous ne sommes pas fermés aux réformes pour autant qu’elles profitent aux gens et qu’elles ne brisent pas la solidarité entre les travailleurs.”

La FGTB, par la voix de sa secrétaire générale, Anne Demelenne, reconnaît l’importance d’avoir un gouvernement mais pas à n’importe quel prix : “Nous ne voulons pas de politique antisociale. Les travailleurs craignent que l’on s’attaque à la sécurité sociale !”

La CSC déplore cette énième impasse politique alors que sa demande principale est précisément “d’avoir un gouvernement le plus vite possible”. Et le Syndicat des indépendants & des PME (SDI) de poursuivre : “Il est impératif qu’un gouvernement, quel qu’il soit, reçoive d’urgence les pouvoirs de s’attaquer aux questions de fond essentielles que constituent la situation socioéconomique, le renforcement de la compétitivité des entreprises et l’assainissement budgétaire.”

Deux pistes se dégagent actuellement aux yeux du SDI : soit un renforcement très important des pouvoirs de l’actuel gouvernement en affaires courantes, soit la constitution immédiate d’un gouvernement à vocation socioéconomique parallèlement à la poursuite des négociations communautaires.

Trends.be, avec Belga

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