La crise politique refait grimper le prix des obligations belges

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Les coûts de financement de la Belgique ont augmenté à un rythme très soutenu depuis le 3 septembre et l’échec de la mission de préformation. Conséquence immédiate : les dernières obligations à 10 ans placées par l’Etat belge ont vu leur taux moyen repasser au-dessus des 3 %.

Si la Belgique a réussi à placer avec succès lundi 2,3 milliards d’euros d’obligations, le taux moyen des obligations (OLO) à 10 ans est toutefois repassé au-dessus des 3 %, à 3,137%, sur fond de crise politique dans notre pays, rapporte mardi L’Echo.

A la suite de cette opération, l’écart de rendement entre les obligations belges à 10 ans et leurs homologues allemandes (“spreadé”), référence sur le marché obligataire européen, atteint 84 points de base. Le spread, malgré une légère détente, reste donc toujours proche de son plus haut de l’année, à 105 points de base.

Les coûts de financement de la Belgique ont en effet augmenté à un rythme très soutenu depuis le 3 septembre dernier et l’échec de la mission de préformation d’un gouvernement. “La Belgique devient quasi périphérique avec son niveau d’endettement, estime dans L’Echo un gestionnaire de fonds d’investissement d’Ignis Asset Management. Elle n’est actuellement pas en mesure de réduire son déficit via des mesures d’austérité.”

Avec les 2,3 milliards d’euros récoltés lundi, la Belgique se rapproche néanmoins de son objectif d’émission pour 2010. Depuis le 1er janvier, l’Agence de la dette a levé 34,897 milliards d’euros en obligations, soit 94 % de son objectif, récemment relevé de 33,75 milliards à 37 milliards d’euros.

Les obligations irlandaises et portugaises au plus haut depuis 10 ans

Les taux des obligations irlandaises et portugaises sur dix ans ont atteint mardi en fin de matinée leur plus haut niveau depuis le lancement de l’euro voici 10 ans, alors que les inquiétudes s’accumulent sur ces deux pays confrontés à des problèmes de solvabilité. Vers 11 h 45, les taux longs irlandais s’inscrivaient ainsi à 6,591 %, soit une progression de 16 points de base par rapport à lundi soir, et les rendements portugais à 6,518 %, un bond de 23 points de base.

Dublin comme Lisbonne, de nouveau sous les feux des projecteurs, provoquent un regain de tension sur les marchés financiers. Le gouvernement irlandais doit annoncer cette semaine le coût de son plan de sauvetage d’une des principales banques du pays, Anglo Irish, tandis que le Portugal, sous la menace d’une crise politique, peine à faire faire adopter son budget 2011.

En conséquence, les marchés financiers se méfient, provoquant une hausse des taux des obligations, soit la rémunération d’un investisseur lorsqu’il en acquiert une. Du coup, les spreads (écart de taux d’intérêt) avec le Bund allemand, l’obligation qui sert de référence dans la zone euro, se sont tendus, témoignant de la méfiance des investisseurs.

Pour pouvoir emprunter, Irlande comme Portugal doivent dès lors offrir des taux d’intérêt aux investisseurs supérieurs de plus de 400 points de base à ceux proposés par l’Allemagne.

Trends.be, avec Belga

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