“La Commission n’est pas scénariste de films catastrophe !”

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La Commission refuse pour l’instant d’envisager une sortie de la Grèce de la zone euro. Or, un rétablissement de la drachme provoquerait sans doute une fuite des capitaux de Grèce. Le rétablissement de contrôles aux frontières, pour empêcher les personnes de quitter le pays avec de l’argent en espèces, serait également envisagé.

La Commission européenne a réaffirmé mardi sa volonté de voir la Grèce rester dans l’euro, malgré les spéculations intensives dans les médias sur la confection secrète de plans d’urgence.


Selon des sources anonymes citées par l’agence Reuters, en effet, les Européens travaillent actuellement à des plans prévoyant la suspension de libre circulation des personnes et des capitaux en cas d’abandon précipité de l’euro. “Certains construisent des scénarios, nous, nous disons le droit, cela ne veut pas dire que nous préparons un plan, a réagi mardi un porte-parole de la Commission. S’il y a des gens dans les Etats membres ou ailleurs qui examinent des risques, des possibilités ou des scénarios qui pourraient découler d’une situation politique donnée, c’est leur responsabilité. La Commission n’est pas scénariste de films catastrophe !”


Sortie de la Grèce de la zone euro : pas de plan B officiel


La Commission, pour sa part, continue de miser sur le maintien de la Grèce dans l’euro et ne souhaite pas s’immiscer dans le processus électoral en cours, a-t-il encore indiqué.


Les élections législatives de dimanche en Grèce prennent la tournure d’un référendum sur l’euro. Beaucoup estiment qu’une victoire du parti d’extrême-gauche Syriza, qui conteste les conditions du sauvetage européen, provoquerait un clash avec le reste de l’Europe et une sortie précipitée de l’euro, même si le leader du parti, Alexis Tsipras, ne favorise pas ce scénario.


A quelques jours du scrutin, aucune institution européenne ne s’aventure à expliquer les conséquences potentielles du vote pour la Grèce. Si plusieurs responsables, comme le commissaire Karel De Gucht, ont reconnu l’existence de plans d’urgence, il n’existe officiellement aucun plan B.


Contrôle des capitaux : nécessaire bien que contraire à la législation européenne ?


Dans ce contexte, l’agence Reuters a publié lundi une dépêche faisant état d’une suspension de la libre circulation des capitaux, ainsi que des personnes en cas de sortie précipitée. D’après la dépêche, qui cite des sources anonymes, ces scénarios auraient été évoqués au sein d’un comité d’Etat membres de la zone euro.


Un rétablissement de la drachme provoquerait en effet très probablement une fuite des capitaux en Grèce, les épargnants cherchant à mettre leur patrimoine à l’abri d’une dévaluation forcée. Un strict contrôle des capitaux – a priori contraire à la libre circulation prévue par les traités européens – pourrait dès lors s’avérer nécessaire. Le rétablissement de contrôles aux frontières, pour empêcher les personnes de quitter le pays avec de l’argent en espèces, est également envisagé.


Trends.be, avec Belga

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