La chute de Leterme II ne plombe pas les obligations… pour le moment

© Reuters

La crise politique n’a pas encore touché les taux des obligations belges. Cependant, “si les problèmes de stabilité politique en Belgique devaient se prolonger, cela pourrait avoir un impact sur le taux de référence de l’emprunt belge, ce qui peut poser un problème au moment où l’Agence de la dette doit replacer la dette sur le marché”, prévient un économiste.

La crise politique que traverse la Belgique depuis quelques jours n’a pas encore eu d’impact significatif sur le taux des obligations belges. Les taux belges à deux ans s’élevaient à près de 1 % mardi, en légère baisse. A titre de comparaison, les taux grecs à deux ans étaient mardi de… près de 15 %.

Les taux belges à 10 ans s’élevaient à 3,59 %, contre environ 3 % pour les taux allemands, référence en la matière, et 9,7 % pour les taux grecs. Si les taux belges à 10 ans sont légèrement orientés à la hausse, la raison semble être davantage liée à la pression exercée par les marchés sur les dettes des Etats européens en général, dans un contexte de forte tension autour de la dette grecque, qu’à la situation politique en Belgique.

“Si les problèmes de stabilité politique en Belgique devaient se prolonger, cela pourrait toutefois avoir un impact sur le taux de référence de l’emprunt belge, ce qui peut poser un problème au moment où l’Agence de la dette doit replacer la dette sur le marché”, prévient néanmoins Philippe Ledent, économiste chez ING, contacté par l’agence Belga.

Concrètement, cela signifierait que la Belgique devrait alors payer un intérêt plus important qu’actuellement pour les obligations qu’elle serait amenée à émettre pour refinancer sa dette. “Mais on est encore loin d’une situation problématique, nuance Philippe Ledent. Pour le moment, un nouvel emprunt qui devrait être contracté par l’Etat belge aujourd’hui se ferait à de meilleures conditions que la moyenne des emprunts passés.”

Les taux grecs à 10 ans au-dessus de 10 %, du jamais vu en zone euro

Les taux grecs à 10 ans ont dépassé mercredi le seuil de 10 %, s’inscrivant à 10,149 % vers 9 h 15, contre 9,730 % la veille au soir, une première pour un pays de la zone euro. Les taux à deux ans ont bondi tout près de 18 %, à 17,94 %, contre 15 % la veille au soir, ce qui traduit la crainte des investisseurs sur un défaut de paiement du pays à court terme.

La note de la dette à long terme de la Grèce a été dégradée mardi soir de trois crans, de “BBB+” à “BB+”, et a été reléguée en catégorie spéculative par l’agence de notation financière Standard & Poor’s. Une décision qu’Athènes a jugé infondée et qui “ne correspond pas aux véritables données de l’économie grecque”, a réagi mardi le ministère des Finances grec dans un communiqué.

Trends.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content