La Chine ouvre trois nouvelles zones franches commerciales

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Trois nouvelles zones franches commerciales vont s’ouvrir mardi en Chine, sur le modèle de celle de Shanghai lancée il y a moins de deux ans, qui a pourtant échoué à tenir ses promesses, a rapporté lundi la presse d’Etat.

Ces nouvelles zones sont situées dans les provinces du Guangdong (sud) et du Fujian (sud-est), ainsi que dans la mégalopole portuaire de Tianjin, non loin de Pékin, a précisé le Quotidien du peuple, organe officiel du Parti communiste chinois. Chacune couvre une superficie d’environ 120 km2.

Ces zones destinées à redonner un coup de fouet aux échanges commerciaux en berne de la deuxième économie mondiale ont été approuvées par les hauts dirigeants du Parti communiste et avaient fait l’objet d’une annonce dès décembre 2014 du ministère du Commerce.

Ces territoires visent à reproduire l’expérience shanghaïenne, aux résultats pourtant jugés très décevants par les observateurs et les entreprises.

La Zone franche de Shanghai (ZFS) avait été inaugurée en fanfare fin septembre 2013, avec l’ambition affichée d’en faire un laboratoire des réformes économiques et financières chinoises.

Les autorités évoquaient alors de façon vague la levée des contrôles sur les taux d’intérêt et la libre convertibilité du yuan dans le territoire: des réformes emblématiques qui apparaissent toujours aussi lointaines.

Certes, dans un certain nombre de secteurs, des firmes étrangères peuvent désormais s’établir dans la ZFS sans partenaire chinois, contrairement au reste de la Chine. Mais les restrictions aux investissements étrangers demeurent et la liste dite “négative” des secteurs bannis reste bien longue, même si les autorités se sont engagées à la réduire.

Résultat, les responsables d’entreprises étrangères se disent déçus par le manque de visibilité et beaucoup affichent une attitude attentiste.

Sur les quelque 12.600 entreprises enregistrées dans le territoire un an après son ouverture, 14% seulement étaient non chinoises, et la plupart de celles-ci s’avéraient hongkongaises ou taïwanaises, selon des chiffres officiels.

Près des trois quarts des entreprises américaines opérant à Shanghai assurent n’avoir retiré absolument aucun bénéfice de la ZFS, selon une enquête publiée début mars par la Chambre de commerce américaine de Shanghai.

La zone franche du Guangdong pourrait “accélérer l’intégration économique” avec la région administrativement autonome de Hong Kong, a pourtant assuré l’agence Chine nouvelle.

Celle du Fujian serait concentrée sur les relations avec Taïwan, territoire de facto indépendant.

La zone franche de Tianjin, enfin, est censée cimenter l’intégration économique de la métropole avec la capitale Pékin et la province environnante du Hebei.

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