La Belgique reste championne de la pression fiscale

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La pression fiscale pour les entreprises en Belgique récolte à nouveau un mauvais bulletin dans les comparaisons internationales.

La politique fiscale belge figure au 151e rang mondial sur 183 pays, selon l’étude “Paying taxes 2011” de la Banque mondiale et de la société d’audit PwC.

La pression fiscale belge sur les entreprises s’élève à 57%, contre une moyenne mondiale de 47,8 %. Cet indice compile de manière large l’impôt des sociétés, les cotisations sociales, l’imposition des dividendes, l’impôt sur les transactions financières, la taxe automobile, la taxe sur les immondices, la taxe de roulage, l’impôt sur les biens immobiliers, etc. La Belgique se situe loin derrière un trio de tête plutôt exotique, composé du Timor Oriental (0,2 %), de Vanuatu (8,4 %) et des Maldives (9,3 %).

Plus significatif : les chiffres belges se situent largement au-dessus de la moyenne européenne, qui affiche 44%. Au niveau européen, la Belgique se place à la 24e place sur 26 Etats membres. Avec 21,1%, le Luxembourg a la pression fiscale la plus basse d’Europe. La Belgique ne précède dans ce classement que l’Italie (68,6 %) et la France (65,8 %). “Mais Nicolas Sarkozy a annoncé qu’il s’attaquerait bientôt à l’impôt des sociétés, indique Frank Dierckx, managing partner du département Tax chez PWC. Par ailleurs, depuis notre dernière étude, 40 pays, notamment les Pays-Bas, ont pris des mesures pour réduire la pression fiscale. La Belgique n’en fait pas partie.” Et ce, alors que la pression fiscale a diminué en moyenne au niveau mondial entre 2009 et 2010, passant de 48,3 % à 47,8 %. Notre pays ne devrait pas quitter de sitôt la queue du peloton européen et mondial. “Or, pour rendre les investissements étrangers plus attractifs, il faut réduire la pression fiscale, poursuit Franck Dierckx. Les intérêts notionnels ont été efficaces, mais l’impôt des sociétés n’a quant à lui pas diminué. La pression reste lourde sur les entreprises, mais aucune stratégie n’est mise en place pour leur assurer un juste retour.”

La Belgique fait mieux en ce qui concerne le nombre d’heures nécessaires chaque année pour se conformer à l’ensemble des règles fiscales. Avec 156 heures, la Belgique se situe à la 50e place mondiale, la dixième en Europe, avec un score sous la moyenne européenne, qui plafonne à 222 heures. Le Luxembourg est, ici aussi, premier de la classe européenne, avec 59 heures.

Dernier chiffre livré par l’étude : pour respecter ses obligations fiscales, une entreprise belge doit effectuer en moyenne 11 paiements chaque année. Cela situe notre pays à une bonne 35ème place au niveau mondial, la 13ème au niveau européen. Loin devant la Roumanie, qui ferme la marche avec 113 paiements. Mais aussi loin derrière la Suède qui, avec deux paiements annuels à peine, fait figure de bon élève.

Gilles Quoistiaux

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