La Belgique garante pour la Grèce à hauteur de 2,8 milliards d’euros

© Image Globe / PHILIPPE BOURGUET

Le plan d’aide européen octroyé jeudi dernier à la Grèce aura un impact maximum de 2,8 milliards d’euros sur la dette de la Belgique, soit 0,7% de son PNB, a indiqué mardi au Parlement le Premier ministre démissionnaire, Yves Leterme (CD&V).

Cette somme ne sera toutefois pas directement prêtée à la Grèce. Elle représente plutôt la part belge de la garantie apportée par les Etats membres à la Facilité européenne de stabilité financière (EFSF) qui empruntera, elle, les fonds nécessaires sur les marchés financiers afin d’aider la république hellène.

“Cela aura un impact de 2,8 milliards d’euros maximum, soit une augmentation de 0,7% de la position de la dette belge”, a expliqué le chef du gouvernement entendu mardi matin par la commission mixte du Parlement sur les questions européennes.

Les dix-sept pays de la zone euro ont octroyé jeudi dernier un second plan d’aide de 158 milliards d’euros jusqu’en 2014 à la Grèce, confrontée à une importante crise de sa dette souveraine.

Un tiers de cette aide sera apportée par le EFSF, un instrument créé l’année dernière lors du début de la crise souveraine.

Celui-ci a pour mission d’emprunter, avec la garantie des pays européens, des fonds sur les marchés afin d’aider les Etats membres en difficultés. La quotité de la Belgique dans ce fonds est de 3,7%.

Les Dix-sept ont également sensiblement étendu jeudi les compétences de l’EFSF, l’autorisant notamment à l’avenir à intervenir de manière préventive, à prêter de l’argent aux Etats membres en vue de recapitaliser des banques en difficultés, et à racheter des obligations d’Etat sur le marché secondaire, celui de la revente.

“C’est une création indirecte d’obligations européennes, ce dont je me réjouis”, a commenté M. Leterme devant les députés.

Il leur a également fourni quelques détails sur l’intervention “volontaire” du secteur privé (banques et fonds de pension), lequel supportera environ un tiers de nouveau plan de sauvetage”(Cette intervention) a été proposée par un consortium d’une trentaine de banques européennes (…) parmi lesquelles la banque belge Dexia qui détient un peu plus de 3 milliards des papiers grecs”, a-t-il notamment expliqué.

Interpellé par plusieurs députés sur l’attitude du conseil européen envers les agences de notation, accusées d’aggraver la crise, et notamment l’idée de leur interdire à l’avenir d’évaluer des pays qui bénéficient d’un plan d’aide européen, M. Leterme s’est montré très prudent.

“On ne pourra jamais éviter que des analystes évaluent le marché et la crédibilité d’instances, d’entreprises ou de pays. Il est illusoire de penser qu’on pourra interdire ces évaluations”, a-t-il ainsi jugé.

“Ce que l’on peut en revanche faire, c’est augmenter la diversité de l’offre dans ce secteur, mais il n’y a pas d’unanimité (entre chefs d’Etat et de gouvernement) à ce sujet”, a-t-il ajouté, en écho à l’idée de créer une agence de notation européenne.

Interrogé pour savoir si le nouveau plan d’aide à la Grèce, que d’aucuns députés ont jugé trop faible et trop tardif, l’avait rassuré sur l’évolution de la situation financière de l’Europe et de la Belgique, le Premier ministre a assuré “ne pas être inquiet, mais rester attentif”.

“Je suis cela de très près. Je suis informé de manière continue. Je ne prends d’ailleurs pas de vacances cette année. Il serait imprudent de mettre ce pays dans une situation où (le gouvernement) ne pourrait pas prendre des décisions rapides”, a-t-il notamment justifié.

Trends.be avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content