La Belgique fait son cinéma au Canada

Le ministre wallon de l'Economie Jean-Claude Marcourt et la secrétaire d'Etat au Commerce extérieur de la Région bruxelloise Cécile Jodogne. © BELGA

Cinéma, tax shelter et savoir-faire en matière de production audiovisuelle ont été les vedettes de cette première journée de travail de la mission princière au Canada.

Présents à Vancouver pour épauler une soixantaine d’entreprises bruxelloises et wallonnes participant à la mission économique belge dans l’ouest canadien, le ministre wallon de l’Economie Jean-Claude Marcourt et la secrétaire d’Etat au Commerce extérieur de la Région bruxelloise Cécile Jodogne ont organisé ce lundi, dans le splendide cadre du Vancouver Aquarium, un séminaire centré sur la production audiovisuelle et les médias (Belgian Film Industry & Tax Shelter : Opportunity Knocks), histoire de mettre en avant les différents atouts de la Belgique en la matière.

Surnommée la Hollywood du Nord, Vancouver est en effet le troisième centre de production cinématographique en Amérique du Nord, derrière Los Angeles et New York. On y coproduit des films avec plus de 50 pays à travers le monde, dont la Belgique. De grosses productions comme Tomorrowland avec George Clooney ou The Revenant avec Leonardo DiCaprio ont été tournés ici. Quant à nos trois régions (Bruxelles, Wallonie mais aussi la Flandre), elles abritent divers outils de financement (fonds public, incitants fiscaux) ainsi que de nombreuses PME actives sur ces métiers de plus en plus spécialisés du cinéma (effets spéciaux, post-production). Plusieurs d’entre elles ont d’ailleurs fait le déplacement à Vancouver pour vendre leur savoir-faire aux producteurs canadiens (Le Pôle Image de Liège, RubyKub, Sunday Pistols, Umedia, etc.).

Bruxelles s’émancipe

L’occasion était donc toute trouvée pour Cécile Jodogne de lever un coin du voile sur une petite nouveauté pour le cinéma made in Brussels. Une nouveauté que la représentante du gouvernement bruxellois a dévoilée dans son discours de clôture et qui prend la forme d’une dotation supplémentaire pour Bruxellimage. Le fonds public bruxellois d’aide à la production audiovisuelle se voit en effet allouer deux millions d’euros de plus pour 2016. Deux millions qui viennent s’ajouter au million et demi déjà prévu. Pour l’année prochaine, Bruxellimage disposera donc d’une enveloppe de 3,5 millions d’euros. A titre de comparaison les fonds wallon (Wallimage) et flamand (Screen Flanders) disposent chacun d’un budget tournant autour de 5,7 millions d’euros.

Sortie du chapeau budgétaire du gouvernement bruxellois à la faveur de son récent conclave budgétaire, la mesure va selon Cécile Jodogne “renforcer l’attractivité de Bruxelles en matière de production audiovisuelle au sens large”. Sans compter que Bruxellimage va aussi prendre son indépendance, a-t-elle également lâché. Le fonds ne sera désormais plus administré par son grand frère wallon Wallimage, qui l’abrite depuis ses débuts, c’est-à-dire sept ans. Il disposera de ses propres moyens et de ses propres équipes.

Notons que l’annonce de cette toute nouvelle autonomie pour le cinéma made in Brussels n’a pas manqué de faire grimacer dans les rangs du ministre wallon Jean-Claude Marcourt. Même si ce refinancement de Bruxellimage “offrira de nouvelles opportunités pour tous les producteurs belges, des trois Régions, et pour leurs partenaires internationaux comme les entreprises canadiennes bien sûr”, a conclu avec diplomatie Cécile Jodogne.

Sébastien Buron, à Vancouver

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