La Belgique emprunte à des taux de plus en plus élevés

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Le FMI voit des chiffres “encourageants” quant à la dette belge ? Cela n’a pas empêché notre pays de payer des taux d’intérêt en hausse pour les trois séries d’obligations (OLO) émises lundi.

Le Fonds monétaire international a présenté ce week-end des chiffres “encourageants” sur la réduction des déficits publics et de l’endettement dans la zone euro en général et en Belgique en particulier, a affirmé dimanche Didier Reynders, notre ministre belge des Finances, depuis Washington où il participait aux réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale.

“En ce qui concerne la dette, la Belgique se retrouve en 2011 dans une situation plus favorable qu’en 2006”, avant la crise financière, a-t-il indiqué par téléphone à l’agence Belga. “Nous sommes plus solides” que voici cinq ans, a assuré Didier Reynders, soulignant que la Belgique se situait désormais dans “une situation plus favorable que la moyenne de la zone euro”, dans une position “proche de celle de la France et de l’Allemagne” – et nettement plus confortable que celle de pays comme le Japon, dont la dette atteint les 200 % du PIB, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.

Ces dernières années, la dette de la France et de l’Allemagne ont fortement crû, alors que celle de la Belgique, pays traditionnellement très endetté, diminuait d’une quarantaine de points par rapport au PIB. Selon notre grand argentier, les chiffres du FMI ne varient guère de ceux présentés par le gouvernement belge et par l’Union européenne. Mais “cela fait plaisir de l’entendre venant du FMI”, a-t-il en substance souligné.

Didier Reynders a mis ce bon résultat sur le compte de “la capacité du gouvernement actuel (Ndlr, démissionnaire depuis près d’un an) de prendre des décisions”. Le conseil des ministres a ainsi approuvé vendredi le programme de stabilité 2011-2014 ainsi que le programme national de réforme, deux documents destinés à l’Union européenne et qui prévoient une série d’objectifs à atteindre.

Le programme de stabilité prévoit un surplus de 0,2 % du PIB en 2015. Pour les autres années, il retient un déficit de 3,6 % en 2011, 2,8 % en 2012, 1,8 % en 2013 et 0,8 % en 2014. Le budget 2010 avait été clôturé avec un résultat meilleur que prévu, à savoir un déficit de 3,8 %.

La dette belge n’a augmenté en 2010 que de 0,6 %, soit l’augmentation la moins importante des pays de la zone euro, à l’exception de l’Estonie. Dans ses prévisions, le gouvernement prévoit que le taux d’endettement sera de 88,4 % du produit national brut en 2015. Dans le programme précédent, ce taux était fixé à 92,5 % pour 2015.

Didier Reynders a toutefois insisté sur la nécessité qui s’imposera au futur gouvernement de “mener des réformes” lors des prochaines années.

La Belgique emprunte au taux le plus élevé depuis deux ans

Ces bonnes nouvelles pour la dette belge n’ont pas empêché notre pays de payer des taux d’intérêt en hausse pour les trois séries d’obligations (OLO) émises lundi, sur fond d’inquiétudes des marchés quant à la situation budgétaire du Portugal.

Selon l’Agence fédérale de la dette, la Belgique a émis lundi pour 1,245 milliard d’euros d’obligations à 10 ans, à un taux moyen de 4,357 %. C’est davantage que le taux payé (4,245 %) lors d’une précédente émission d’obligations à dix ans, en février dernier. La demande a été 1,54 fois supérieure à l’offre.

Une émission d’obligations à 30 ans a également permis de lever 0,940 milliard d’euros, à un taux moyen de 4,815 %. Pour cette ligne, la demande a été 1,49 fois supérieure à l’offre. Enfin, la Belgique a émis une ligne d’obligations à court terme (échéance en septembre 2013), récoltant 0,765 milliard d’euros au taux moyen de 2,637 %. Dans ce cas, la demande a surpassé plus de deux fois l’offre.

Selon L’Echo, les taux belges ont atteint ce lundi un plus haut depuis deux ans.

Trends.be, avec Belga

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