La Belgique attire les investisseurs mais enregistre trop peu de créations d’emplois

Le nombre d’investissements étrangers en Belgique a bondi de 4% en 2013. Le pays reste, comme en 2012, le cinquième Etat européen le plus attractif en matière d’investissements, ressort-il du 11e baromètre de l’attractivité en Europe du bureau de conseil EY, publié mardi.

Selon ce classement du bureau de conseil EY, 2013 a constitué une année record en termes d’investissements en Europe. La Belgique est toutefois à la traîne en matière de création d’emplois, avec une moyenne de 20 postes créés par projet d’investissement.

Le nombre d’investissements étrangers en Belgique est passé de 169 en 2012 à 175 l’an dernier, parmi lesquels 118 sont des projets “totalement nouveaux”, souligne EY. C’est cependant la Flandre qui a enregistré le plus d’investissements étrangers (65%). De son côté, la Wallonie n’a attiré que 20% de ces investissements (36 en 2013 contre 52 en 2012). La diminution est principalement marquée dans la province de Liège, où le nombre de projets est passé de 23 à seulement 10 l’an dernier. Seul le Brabant wallon enregistre une légère hausse, puisque le nombre de projets y a doublé en un an, passant de quatre à huit.

Les Etats-Unis figurent toujours en tête du classement des investissements en Europe. L’an dernier, 47 investissements américains ont été enregistrés en Belgique, soit six de plus qu’en 2012. A côté de cela, le pays accueille surtout des investissements intra-européens et principalement de la France (26). Ensemble, les investissements américains et des pays voisins représentent 65% de ceux réalisés en Belgique. Par contre, alors que les investissements des pays BRIC ont augmenté de 28% l’an dernier en Europe, le pays peine à attirer ces investisseurs. Leur part d’investissements “représente même une désillusion”.

Dans un contexte de recul en Europe, le baromètre met en évidence le retard du pays en termes de création d’emplois, avec seulement 20 postes créés par projet d’investissement, soit 22 de moins que la moyenne européenne. Ce résultat “décevant” vaut d’ailleurs à la Belgique la 14e place dans le peloton européen. Une situation qui s’explique “par le handicap du pays en matière de coûts salariaux”, selon le bureau conseil. En témoigne le nombre d’entreprises étrangères (64%) présentes en Belgique qui estiment que ce handicap salarial est un problème, selon une étude de perception publiée début mai. En outre, quatre chefs d’entreprises sur dix estiment que les soucis de mobilité et le manque d’infrastructures “ont un impact négatif sur la décision d’investissement”.

“Pour espérer se rapprocher de la moyenne européenne, notre pays doit surtout se pencher sur les coûts salariaux et ceux du travail ainsi que sur la concertation entre le monde politique et celui de l’entreprise”, avance Philippe Pire, associé d’EY Belgique. “Il est préoccupant de constater que des entreprises étrangères importantes désinvestissent ces dernières années, ce qui représente des pertes d’emplois importants, alors que les nouveaux projets en créent peu”, conclut-il.

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