La BCE fait fi de l’inflation galopante

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La Banque centrale européenne a décidé de ne pas tenir compte de la poussée inflationniste et laissé son principal taux directeur inchangé, à 1,25 %. Nombre d’analystes s’attendent toutefois à une nouvelle hausse en juin ou juillet.

La Banque centrale européenne a décidé jeudi de laisser son principal taux directeur inchangé à 1,25 %, malgré la poussée inflationniste observée en zone euro ces derniers mois. L’inflation, dopée notamment par la hausse des prix énergétiques, a en effet encore accéléré en avril en zone euro, à 2,8 % sur un an, après 2,7 % en mars, selon une estimation publiée vendredi par Eurostat, l’office européen des statistiques.

Elle a ainsi atteint son plus haut niveau depuis 30 mois et dépassé pour la cinquième fois d’affilée la barre des 2 %, limite fixée par la BCE. L’institution gardienne de l’euro, dont la mission première est de garantir la stabilité des prix, s’est en effet donné comme objectif de maintenir l’inflation à un niveau proche mais inférieur à 2 %.

En avril, la BCE avait relevé à 1,25 % son taux directeur, qui était figé à 1 % depuis près de deux ans, dans le but de juguler l’inflation. Economistes et marchés estiment toutefois que le resserrement monétaire, qui paraît inévitable, se fera de manière progressive pour atteindre 1,75 % voire 2 % d’ici la fin de l’année.

Beaucoup parient sur une nouvelle hausse du taux directeur de la BCE en juin ou juillet.

La BCE continuera de contrôler étroitement le niveau de l’inflation

La Banque centrale européenne continuera de “contrôler très étroitement” le niveau de l’inflation, a déclaré jeudi à Helsinki son président, à l’issue de la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE : “Il est important que cette inflation ne donne pas naissance à des effets de second tour.”

Jean-Claude Trichet a répété que maintenir l’inflation sous le seuil de 2 % à moyen terme était la mission de la BCE. Or, depuis cinq mois, elle est au-dessus, “principalement en raison des prix de l’énergie et des matières premières”. “Nous ferons toujours ce qu’il faut pour délivrer la stabilité des prix et pour que l’inflation reste ancrée”, a-t-il redit, soulignant que la décision de la BCE d’augmenter son taux de 25 points de base en avril était “nécessaire”.

Il a refusé de s’exprimer sur une prochaine hausse, répétant qu’elle n’était pas “prédéterminée”. L’emploi des termes “contrôler très étroitement” fait pencher la balance en faveur d’une nouvelle hausse juillet, selon certains économistes.

Trends.be, avec Belga

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