La BCE enjoint les banques de se renforcer

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La BCE maintient son taux directeur à 1,5 % malgré la forte dégradation de la situation économique et financière. La Banque d’Angleterre, de son côté, bloque son taux d’intérêt directeur à 0,5 %, niveau exceptionnellement bas auquel il est fixé depuis mars 2009.

La BCE laisse son principal taux inchangé à 1,5 %

La Banque centrale européenne a annoncé jeudi le maintien à 1,5 % de son taux directeur, référence du coût du crédit en zone euro, malgré la forte dégradation de la situation économique et financière.

Les tenants d’une politique monétaire rigoureuse semblent l’avoir emporté dans un contexte de bond de l’inflation en septembre en zone euro. Un relâchement du crédit aurait permis de donner de l’oxygène à l’économie de la zone, engluée dans une crise de la dette qui menace la Grèce de faillite.

Jean-Claude Trichet, président de la BCE, qui présidait sa dernière réunion sur les taux (décentralisée à Berlin) avant de laisser sa place le 1er novembre à l’Italien Mario Draghi, doit donner une conférence de presse en début d’après-midi (lire ci-après). Il devrait annoncer de nouvelles actions en faveur des banques de la zone euro, dont la santé inquiète. L’institution de Francfort pourrait annoncer une nouvelle opération de refinancement sur six mois et offrir sa première opération sur un an depuis décembre 2009.

Les déclarations du Français sur le programme controversé de rachat d’obligations publiques sur le marché secondaire de la BCE seront également guettées, comme celles sur la possibilité de permettre au fonds de secours européen, le FESF, et à son successeur en 2013, le MES, de se refinancer auprès d’elle. Une éventualité qui n’a pas sa faveur.

[UPDATE] La BCE aidera les banques européennes mais leur enjoint de se renforcer

Le président de la Banque centrale européenne a annoncé jeudi une série d’opérations exceptionnelles pour aider les banques de la zone euro à se refinancer, tout en leur enjoignant de renforcer leurs bilans. L’institution de Francfort prévoit deux opérations de refinancement à volume illimité sur environ un an, en octobre et décembre, un instrument exceptionnel qu’elle n’avait plus sollicité depuis décembre 2009.

Jean-Claude Trichet a également annoncé une relance du programme de rachat d’obligations sécurisées, ce dernier pour un montant total de 40 milliards d’euros entre novembre 2011 et octobre 2012. Les “obligations sécurisées” sont pour l’essentiel des titres adossés à des biens immobiliers, et indispensables à la survie de nombreuses banques spécialisées en Europe. La BCE avait conduit un programme d’achat similaire entre juillet 2009 et juin 2010 pour un montant total de 60 milliards d’euros.

Elle maintiendra également “aussi longtemps que possible”, au moins jusqu’au 10 juillet 2012, ses actuels prêts hebdomadaires, sans limite de montant et à taux fixe, a souligné son président lors d’une conférence de presse. Avant la crise, ces opérations étaient d’un montant limité et à taux variable. Entre janvier et fin juin 2012, six opérations de prêts sur trois mois ont été annoncées, dans les mêmes conditions généreuses que les prêts sur une semaine.

Le but de l’ensemble de ces opérations est “d’assurer que les banques de la zone euro ne soient pas limitées en ce qui concerne les liquidités”.

La Banque d’Angleterre injecte 75 milliards dans l’économie britannique

La Bank of England a annoncé jeudi l’injection de 75 milliards de livres (87 milliards d’euros) dans l’économie britannique, dans l’espoir de relancer une croissance quasiment à l’arrêt. L’institution a par ailleurs maintenu son taux d’intérêt directeur à 0,5 %, niveau exceptionnellement bas auquel il est fixé depuis mars 2009.

Face au risque accru d’un retour du pays dans la récession, la BoE a repris son programme de rachats d’actifs – dit d'”assouplissement quantitatif” – datant de la même époque. Le montant de ce programme, relevé à plusieurs reprises jusqu’à un total de 200 milliards de livres (233 milliards d’euros), avait été épuisé en janvier 2010.

“Le rythme de la croissance mondiale a ralenti, particulièrement sur les principaux marchés d’exportation du Royaume-Uni”, comme la zone euro, a observé la banque centrale britannique dans un communiqué expliquant sa décision. La BoE a aussi mis en avant les tensions accrues sur les marchés financiers liées aux difficultés des banques. Un ensemble de “tensions dans l’économie mondiale qui menace la reprise au Royaume-Uni”, a résumé la Banque d’Angleterre, qui place ainsi la lutte contre l’inflation au second plan de ses priorités malgré le dérapage actuel des prix (+ 4,5 % sur un an).

L’institution a également souligné le ralentissement du rythme de la croissance dans le pays, et les risques que les difficultés de l’économie britannique soient plus sévères et plus durables que précédemment anticipé.

Confirmant ces inquiétudes, la croissance britannique au deuxième trimestre a été revue à la baisse mercredi à un modeste + 0,1 %, signe d’une économie quasi à l’arrêt qui multiplie les mauvaises performances. A la suite de cette annonce, la livre britannique est repartie en nette baisse face au dollar et à l’euro, tombant même à son plus bas niveau depuis plus d’un an face au billet vert (1,5272 dollar vers 13 h 15, heure belge).

Trends.be, avec Belga

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