L’outil de la CSC qui traduit les mesures du tax shift en termes d’emplois

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Le syndicat chrétien CSC a mis au point un outil permettant de traduire les “gains” des entreprises via les mesures prises par le gouvernement Michel (tax shift, saut d’index et diminutions forfaitaires) en termes de salaires, d’emplois ou de temps de travail.

L’outil, présenté mardi, vise à donner aux militants des entreprises des moyens concrets pour lutter contre “la politique austéritaire” à leur niveau.

L’outil se base sur les chiffres “inattaquables” de la Banque nationale. Les données de quelque 160.000 entreprises ont été analysées; elles seront remises à jour chaque année. La base de données ne reprend pas certaines entreprises publiques, les syndicats, les ministères, les écoles, les hôpitaux, etc. qui ne déposent pas leurs comptes de manière standardisée.

Les sommes calculées tiennent compte des mesures prises par le gouvernement Michel et ne retiennent pas nombre de mesures “en faveur de l’emploi” comme les intérêts notionnels, les excess profit ruling ou encore les chèques Formation. Seuls sont considérées la suspension de la liaison des salaires à l’index et la réduction des cotisations patronales.

Les montants perçus par les entreprises sont ensuite traduits en tenant compte de la commission paritaire et d’une “formule de sécurité” qui détecte si une entreprise n’a pas connu de chômage technique ou temporaire. Sur base de ces différents critères, on obtient les équivalents en termes d’emplois supplémentaires ou les augmentations salariales auxquels pourraient correspondre ces sommes.

L’outil est pour l’instant réservé aux militants CSC. L’objectif est qu’ils puissent présenter la réalité du tax shift pour leur entreprise aux travailleurs et que ceux-ci, à la lumière des résultats, indiquent les dossiers sur lesquels ils souhaitent une avancée, explique Tony Demonté, secrétaire général adjoint de la CNE. Quel que soit le choix des travailleurs, cela permettra aux représentations syndicales “d’avoir un vrai poids dans les négociations”.

Le syndicat entend “faire chauffer la marmite par le bas” et dénonce le caractère hypocrite de mesures annoncées “pour créer de l’emploi” alors qu’aucune évaluation n’est prévue. “Le gouvernement fait des cadeaux pour faire des cadeaux”, estime M. Demonté. Sans obligation de créer de l’emploi, le tax shift ne servira qu’à “améliorer les résultats de l’entreprise”.

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