L’Italie sous la férule du FMI ?

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L’Italie aurait accepté, au G20 de Cannes, une surveillance stricte de ses engagements en matière de réduction de déficit public par le FMI et la Commission européenne. Faux, rétorque une source italienne, qui admet cependant que le gouvernement Berlusconi pourrait demander des “conseils” au Fonds.

L’Italie a accepté, au G20 de Cannes, une surveillance stricte de ses engagements en matière de réduction de déficit public par le Fonds monétaire international et la Commission européenne, a-t-on appris vendredi de sources européennes concordantes. Le FMI sera donc associé à la Commission dans sa tâche de surveillance des comptes de l’Italie, sur qui la pression des marchés s’accentue depuis plusieurs jours, ont expliqué ces sources ayant requis l’anonymat.

Le président français Nicolas Sarkozy, dont le pays préside le G20, a indiqué jeudi, au premier jour de ce sommet à Cannes de ce groupe de pays riches et émergents, avoir “pris note avec intérêt” des nouvelles mesures anticrise du gouvernement italien, que ce dernier compte soumettre au Sénat dès la semaine prochaine via un vote de confiance.

“La question n’est pas tant le contenu du paquet que : est-ce que ce paquet sera mis en oeuvre ?, a-t-il toutefois relevé. C’est là-dessus qu’il nous faut travailler et c’est là-dessus qu’avec les autorités italiennes, nous sommes en train de travailler.”

La pression des marchés s’est accentuée sur l’Italie, qui s’est à nouveau engagée à parvenir en 2013 à l’équilibre budgétaire. Les taux d’emprunt de ce pays se sont envolés à un nouveau record, signe que les investisseurs doutent plus que jamais de sa capacité à faire face à la crise.

G20 : Rome dément une “surveillance” du FMI mais veut lui demander conseil

L’Italie n’a pas accepté une “surveillance” formelle par le FMI du respect de ses engagements budgétaires, a rétorqué une source gouvernementale, interrogée par l’AFP. Cette source a donc démenti l’existence d’un tel accord, laissant entendre qu’il pourrait être formalisé autrement.

Rome se dit en effet prête à demander des “avis” ou “conseils” au Fonds monétaire international sur l’application des engagements pris auprès de la zone euro pour redresser ses finances publiques et rétablir la confiance des investisseurs, selon cette source. Les “avis” du FMI joueront un rôle complémentaire à la surveillance de la Commission européenne, a-t-elle ajouté.

Italie : Berlusconi perd sa majorité absolue à la Chambre des députés

Le chef du gouvernement italien a perdu sa majorité à la Chambre des députés. Cinq élus ont quitté jeudi le camp du Cavaliere, qui ne jouit plus que de l’appui de 314 députés sur 630.

Deux députés du Parti de la liberté (PDL) de Silvio Berlusconi ont rallié le groupe parlementaire du petit parti démocrate-chrétien UDC. Trois autres élus du parti des “Responsables”, allié au PDL, ont également retiré leur soutien au gouvernement. Cette semaine, deux autres parlementaires de la majorité avaient déjà changé de camp.

Ces défections interviennent alors que Silvio Berlusconi doit affronter, mardi prochain, un premier obstacle avec un vote délicat sur le budget à la Chambre des députés. Le gouvernement avait subi une première défaite lors d’un vote similaire en octobre.

Parallèlement, les deux principaux partis d’opposition de centre gauche – le Parti démocrate (PD) et l’Italie des valeurs (IDV) – récoltent ces jours-ci des signatures pour demander un vote de défiance contre Silvio Berlusconi au Parlement. Le PD veut aussi faire pression dans la rue sur le Cavaliere. Il organise samedi une grande manifestation dans les rues de Rome et attend plusieurs centaines de milliers de personnes pour cette “Fête pour la démocratie”.

Trends.be, avec Belga

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