L’intelligence artificielle vue par Charles Michel

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Exclusif. Pour la première fois dans la presse, le Premier ministre belge livre sa vision de l’intelligence artificielle, de l’impact qu’elle aura sur les métiers, les compétences et la formation. Il explique aussi comment, selon lui, les GAFA pourraient financer une partie de la R&D européenne en matière d’IA…

Plus un jour ne passe sans qu’une étude ou un article de presse ne s’empare de la thématique. L’intelligence artificielle est revenue sur le devant de la scène emmenant avec elle son lot de craintes et de fantasmes. Disparition des chauffeurs routiers, des comptables, des banquiers… voire disparition complète du travail forçant la société à attribuer à l’Humain un revenu universel pour survivre. Les avis divergent et les études s’opposent. Mais un consensus se dégage néanmoins parmi les spécialistes du sujet : l’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur le monde du travail s’annonce gigantesque et elle imposera, quoi qu’il arrive, une profonde mutation de notre société. Cette transformation devrait interloquer notre classe politique. Surtout après les annonces françaises et européennes pour rattraper le train de l’IA, largement dirigé par les États-Unis et la Chine.

Le Premier ministre Charles Michel a accepté de livrer, en exclusivité à Trends-Tendances, sa vision au sujet de l’intelligence artificielle. Optimiste, le chef du gouvernement se dit “convaincu que l’on aura besoin de nouveaux métiers à l’avenir et qu’ils seront rendus possibles par cette évolution technologique. Il faut y voir l’opportunité de voir émerger, à l’avenir, des jobs plus qualitatifs. J’ai la conviction très forte que l’intelligence artificielle constitue une opportunité pour la qualité de vie, pour faire progresser la qualité de la médecine, des télécommunications et faire progresser le niveau de vie sur cette terre.”

Et il entend placer la Belgique dans le “cockpit” de l’Europe dans ses projets pour placer notre région sur la carte de l’IA, alors que jusqu’ici, l’Union européenne est la grande absente en la matière. Et pour ce faire, Charles Michel n’exclut pas de lier la taxation des GAFA aux développements de la R&D en matière d’intelligence artificielle. “Il existe là des capacités fiscales auxquelles les pays européens n’ont pas accès et qui donneraient des moyens pour stimuler l’innovation. On est aujourd’hui dans un cercle vicieux où de grandes entreprises asiatiques et américaines génèrent beaucoup de revenus en Europe mais ne paient quasi pas d’impôts en Europe à cause d’une concurrence fiscale intra-européenne. C’est du suicide fiscal ! (…) Comme libéral, je pense que trop d’impôt tue l’impôt. Mais l’enjeu consiste à trouver le bon montant d’impôts pour avoir les moyens de financer les impulsions qu’on veut donner pour l’avenir. Et soutenir nos pôles de recherche et de développement et nos entreprises qui ont du potentiel.”

Le Premier ministre soutient, par ailleurs, que son “Pacte pour les investissements” contiendra des mesures en lien avec l’intelligence artificielle. “L’agenda digital de ce Pacte pour les investissements comprendra un agenda digital qui recouvre très largement l’intelligence artificielle” assure le chef du gouvernement.

Découvrez notre interview complète dans le Trends-Tendances de cette semaine ou cliquez ici.

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