L’honneur politique de la Grèce vaut-il 510 millions d’euros ?

© Epa

La zone euro a enfin détaillé son plan d’aide à la Grèce. Mais celle-ci ne se montre pas pressée d’y recourir malgré des financements moins coûteux que ceux du marché. Une réaction d’orgueil qui a un prix : un demi milliard d’euros.

La zone euro a enfin détaillé son plan d’aide à la Grèce. Mais celle-ci ne se montre pas pressée d’y recourir malgré des financements moins coûteux que ceux du marché. Une réaction d’orgueil qui a un prix : un demi milliard d’euros.

Même en matière monétaire, tout ne se met pas en équation. En particulier quand s’immiscent dans le calcul des questions de souveraineté. Pour faire face à ses dépenses, la Grèce peut maintenant piocher dans une enveloppe allouée avec un brin de condescendance par les Etats membres de la zone euro: 30 milliards à 5%. Or, aujourd’hui, Athènes s’endette sur les marchés aux alentours de 6,7% sur des échéances de 5 à 10 ans. Pas besoin de s’appeler Pythagore pour choisir l’aide du voisin et se détourner des prêteurs sur les marchés.

Seulement, la Grèce ne veut pas encore de ses tirages spéciaux européens, même consentis à moindre coût : pas question – du moins pour l’instant – de tendre la sébile aux voisins. Mieux vaut dépendre de multiples fonds de pension que de quelques Etats membres de la zone euro. Quitte à payer des intérêts supplémentaires. Or une surprime de 1,7% (6,7% – 5%) sur 30 milliards (ses besoins de financement pour le reste de l’année 2010) lui coûterait 510 millions d’euros. Le prix de l’honneur politique en quelque sorte. Mais aussi l’équivalent du salaire de 28 000 fonctionnaires. C’est peut-être cher payer pour se tenir droit dans les ambassades et aux sommets européens. Les Athéniens sont déjà si courbés après la révélation du mensonge sur leur dette.

Trends.be,L’Expansion.com

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