L’extension du salaire garanti ne s’appliquera pas avant 2016

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Le travailleur absent bénéficiera d’un salaire garanti pendant deux mois au lieu d’un seul. Cette mesure est susceptible d’effacer tout l’effet du saut d’index sur la compétitivité, regrette la FEB. Le gouvernement a fait savoir aujourd’hui que la mesure n’entrerait en vigueur qu’en 2016, ce qui ouvre un délai pour une éventuelle négociation.

S’il y a une mesure qui a fait bondir le monde patronal, c’est bien celle-ci : l’extension de 1 à 2 mois du salaire garanti en cas d’incapacité de travail. Le ministre de l’Emploi Kris Peeters (CD&V) a fait savoir ce mardi que cette réforme n’entrerait pas en vigueur l’an prochain mais en 2016. Il ne s’agit pas d’un report mais d’une précision de calendrier, car aucune date n’avait été fixée dans l’accord de gouvernement.

La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) s’est immédiatement réjouie de cette précision, “qui laisse du temps pour chercher des solutions alternatives”. Le gouvernement n’a a priori pas l’intention de revenir sur sa proposition mais le Premier ministre Charles Michel a tellement répété qu’il tendait la main aux partenaires sociaux en vue d’une concertation sociale sereine, qu’on le voit mal rejeter d’autorité toute discussion sur le sujet.

Selon les chiffres avancés par la FEB, le coût pour les entreprises serait “plusieurs fois supérieur aux 350 millions d’euros pour l’Inami” (qui devrait verser moins d’indemnités de maladie) prévus par le gouvernement. Pour les secteurs à forte intensité de main-d’oeuvre, cette mesure représenterait une croissance du coût salarial de 1,5 à 2%, gommant ainsi tout l’effet du saut d’index. “C’est tout de même là une méthode de travail étrange, affirme Bart Buysse, directeur général de la FEB. D’abord faire payer les employeurs, pour ensuite leur restituer une partie des coûts via une réduction des charges. Cela ne témoigne en tous cas pas de simplicité administrative.” Si une telle charge supplémentaire est imposée, “nous ne pourrons pas relancer l’économie et créer de l’emploi”, conclut Bart Buysse.

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