L’exploitation des travailleurs est “endémique” dans l’UE

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L’exploitation criminelle de travailleurs migrants provenant de l’Union européenne ou de pays hors-UE est répandue dans divers secteurs dans l’UE, notamment l’agriculture, la construction, l’hôtellerie et la restauration, le travail domestique et le secteur industriel.

C’est ce qu’il ressort d’un rapport de l’Agence des droits fondamentaux de l’UE (FRA) réalisé sur base d’une recherche menée dans 21 Etats-membres. Par ailleurs, les auteurs courent peu de risques d’être poursuivis ou de devoir indemniser leurs victimes.

“L’exploitation des travailleurs qui ont été forcés, en raison de leur situation économique et sociale, d’accepter de travailler dans de mauvaises conditions est inacceptable”, déclare le directeur par intérim de la FRA, Constantinos Manolopoulos, cité dans un communiqué. “Nous parlons ici d’un problème endémique auquel nous devons mettre un terme de toute urgence. Les États membres de l’UE doivent déployer plus d’efforts pour promouvoir un climat de tolérance zéro pour les formes graves d’exploitation par le travail et prendre des mesures pour contrôler plus efficacement la situation et sanctionner les auteurs.”

Si les travailleurs exploités se répartissent entre différentes zones géographiques et différents secteurs économiques, ils ont souvent de nombreux points communs, constate le rapport: salaires très bas, parfois 1 euro de l’heure ou moins, et des journées de travail de 12 heures ou plus, six voire sept jours par semaine.

Selon la FRA, la nature du délit rend difficile la quantification du nombre de victimes de l’exploitation par le travail. L’étude de l’Agence des droits fondamentaux illustre la problématique avec 217 exemples, de Lituaniens travaillant dans des fermes en Grande-Bretagne et contraints de dormir dans des étables dépourvues d’hygiène en passant par un couple de Bulgares travaillant 15 heures par jour en France dans la cueillette de fruits mais seulement rémunérés cinq semaines sur 22.

Le rapport de la FRA avance une série de suggestions pour améliorer la situation comme la mise en place par les Etats-membres d’un “système global, efficace et doté de ressources suffisantes pour mener des inspections sur les lieux de travail” ou encore le renforcement de l’accès des victimes à la justice via la sensibilisation des victimes à leurs droits.

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