L’Europe incapable d’éteindre le brasier grec

© Image Globe / OLIVIER HOSLET

Les ministres européens des Finances ont envoyé des messages pour le moins divers sur la possibilité d’un défaut de paiement de la Grèce, à l’issue d’une nouvelle réunion de crise lundi soir. Si certains, comme le Belge Didier Reynders, ont catégoriquement rejeté cette possibilité, le ministre néerlandais Jan Kees de Jager a estimé mardi qu’elle n’était plus exclue.

Réunis au sein de l’Eurogroupe, les ministres ont longuement débattu lundi soir de la situation grecque et du risque de contagion à l’ensemble de la zone euro, dans un contexte de tensions fortes sur le marché de la dette souveraine.

Ils ont diffusé dans la nuit une déclaration censée apaiser les marchés, dans laquelle ils affirment leur “engagement absolu à préserver la stabilité financière dans la zone euro”, mais ne sont en fait pas parvenus à s’entendre sur la voie à suivre.

Plusieurs pistes sont sur la table, comme une baisse des taux d’intérêts facturés aux pays sous programme européen, un allongement des maturités et une flexibilisation des instruments de secours, par exemple pour leur permettre d’intervenir sur le marché secondaire de la dette.

Mais la question d’un défaut potentiel de la Grèce n’a pas été réglée. Cette piste est catégoriquement exclue par ceux qui craignent une contagion aux autres pays, comme le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, ou le ministre belge Didier Reynders.

Ce dernier a d’ailleurs interprété en ce sens le communiqué de l’Eurogroupe, qui signifie selon lui que la zone euro a pris “l’engagement absolu de ne pas laisser partir un pays vers un défaut”. Il a comparé cette déclaration à celle prise à l’automne 2008, en plein coeur de la crise bancaire, quand la zone euro s’est engagée à ne laisser aucune banque tomber en faillite.

Mais cette interprétation n’est pas unanimement partagée. Le ministre néerlandais Jan Kees de Jager a déclaré mardi, en arrivant au Conseil des ministres pour une seconde journée de discussion, que la zone euro n’exclut désormais plus un défaut partiel de la Grèce.

“Manifestement, la Banque centrale européenne (BCE) campe sur ses positions mais les 17 ministres de la zone euro n’excluent plus cette option, donc nous avons désormais de plus nombreuses options à étudier”, a-t-il dit.

Ces messages mixtes n’étaient pas de nature à apaiser les marchés financiers, qui dégringolaient mardi matin.

De son côté, le Premier ministre grec Georges Papandréou a demandé dans la nuit de lundi à mardi aux dirigeants européens de mettre un terme à leur “cacophonie” sur les remèdes à apporter à la crise de la dette. “Il n’y a pas de place pour l’indécision et les erreurs”, a-t-il dit.

Trends.be avec Belga

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