L’euro plonge, plombe le pétrole et les Bourses… et fait flamber l’or

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L’euro est tombé vendredi à son plus bas niveau depuis novembre 2008, à moins de 1,25 dollar, pénalisé par un regain d’inquiétudes sur la santé économique et budgétaire de la zone euro… et sur la viabilité à long terme de notre monnaie unique. Le pétrole et les places mondiales plongeaient elles aussi, à l’inverse de l’or qui, comme valeur refuge, flirte plus que jamais avec les 1.250 dollars l’once.

Euro : à son plus bas niveau depuis novembre 2008, à 1,2447 dollars

L’euro est tombé vendredi à son plus bas niveau depuis la fin de novembre 2008, pénalisé par un regain d’inquiétudes sur la santé économique et budgétaire de la zone euro… et sur sa viabilité à long terme, pas moins !

Vers 10 h 55 (heure belge), l’euro a chuté jusqu’à 1,2433 dollar, un plus bas depuis le 21 novembre 2008, les cambistes craignant que les problèmes de dette en zone euro pèsent à long terme sur la reprise économique en Europe et remettent en question l’union monétaire, notaient des courtiers.

Confortant les inquiétudes des cambistes, Paul Volcker, conseiller économique du président américain Barack Obama, a jugé jeudi, lors d’une conférence à Londres, que la crise grecque pourrait entraîner une “désintégration de la zone euro” si sa gouvernance économique n’était pas réformée. Ces commentaires ont renforcé le sentiment très négatif du marché vis-à-vis de l’euro, notait Derek Halpenny, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi.

Pétrole : nouvelle baisse à New York face à l’accumulation des stocks

Les prix du pétrole s’étaient déjà repliés jeudi à New York pour la troisième séance consécutive, le baril de référence fléchissant en-dessous de 75 dollars, sous la pression de l’accumulation des réserves aux Etats-Unis et des inquiétudes sur l’économie de la zone euro. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude pour livraison en juin a terminé à 74,40 dollars, en recul de 1,25 dollar par rapport à la veille. Le baril est même tombé en séance jusqu’à 73,62 dollars, son plus bas niveau depuis le 12 février.

“La pression à la baisse s’est maintenue pratiquement toute la semaine, analyse Tom Bentz chez BNP Paribas. La dynamique a consisté à se débarrasser du contrat pour livraison en juin (l’échéance la plus proche) à cause principalement du niveau élevé des stocks à Cushing”, le plus important terminal pétrolier aux Etats-Unis, situé dans l’Oklahoma.

A 37 millions de barils, ces réserves s’approchent de la capacité maximale du terminal, qui sert de point de livraison aux contrats pétroliers du Nymex. Faute de trouver un emplacement pour stocker leur pétrole, les investisseurs le bradent pour s’en débarrasser. En trois séances, le baril a abandonné 2,40 dollars, éclipsant largement le bond observé lundi de 1,69 dollar dans un élan d’optimisme après l’adoption d’un plan d’urgence par l’Union européenne pour faire face à la crise budgétaire.

Bourse : les places européennes ouvrent unanimement en baisse

Les principales places boursières européennes, quant à elles, ont ouvert en baisse vendredi, dans un marché toujours convalescent et inquiet de la faiblesse persistante de l’euro. A Bruxelles, le Bel 20 affichait une perte de 2,2 %, à 2.478 points, vers 11 h. Tous ses éléments évoluaient dans le rouge, les valeurs bancaires en tête.

A Paris, le CAC 40 lâchait ainsi 0,66 % (à 3.706,77 points). Le Dax de la Bourse de Francfort a ouvert en baisse de 0,41 % (à 6.226,49 points, contre 6.251,97 points à la clôture la veille). La Bourse de Londres a elle aussi ouvert dans le rouge vendredi, l’indice Footsie-100 des principales valeurs cédant 23 points dans les premiers échanges, soit 0,43 % par rapport à la clôture de jeudi, à 5.410,73 points.

L’indice Ibex-35 de la Bourse de Madrid a creusé rapidement ses pertes, reculant de 3,15 % à 9 h 33. Et ce, après avoir connu deux séances de relative tranquillité mercredi et jeudi, consécutives à plusieurs journées très agitées en raison des craintes liées à la dégradation des finances publiques espagnoles. L’annonce dimanche d’un plan massif de soutien à la zone euro et de mesures d’austérité supplémentaires mercredi en Espagne semblaient avoir quelque peu apaisé les marchés. Vendredi matin, cependant, les valeurs financières étaient malmenées, la banque Santander cédant 4,66 %, à 8,715 euros, et BBVA 4,21 %, à 9,10 euros.

L’indice Athex de la Bourse d’Athènes enregistrait quant à lui une baisse de 1,03 %, à 1.699,13 points, par rapport à la clôture de la veille, dans les premiers échanges vendredi, affecté par la faiblesse persistante de l’euro. La Bourse d’Athènes avait perdu 1,87 % jeudi, marquant une pause après plusieurs jours de hausse.

[UPDATE 1] Les Bourses européennes dégringolaient à l’unisson vendredi après-midi, les investisseurs montrant leurs vives inquiétudes sur la santé économique et budgétaire de la zone euro. Vers 16 h, la Bourse de Madrid était la plus chahutée, l’indice Ibex-35 perdant 6,66 %, suivie de la Bourse de Milan qui lâchait 5,86 %. Le CAC 40 à Paris lâchait 3,73 %, le Footsie à Londres 2,89 % et le Dax à Francfort 2,20 %. La Bourse d’Athènes reculait, elle, de 2,73 % tandis que le Bel 20 abandonnait 2,89 %.

La préoccupation des investisseurs se portaient particulièrement sur les valeurs financières, telles que l’espagnol Santander (- 6,68 %) et le français BNP Paribas (- 7,44 %), qui contribuaient à tirer les indices vers le bas. De son côté, l’euro était en chute libre, évoluant sous 1,25 dollar, des niveaux plus vus depuis 18 mois. “Les investisseurs doutent de plus en plus des capacités de croissance de certains pays de l’Europe alors que des politiques de rigueur budgétaire se mettent en place qui vont réduire les capacités de consommer”, expliquait un vendeur d’actions parisien.

Or : nouveau record historique à près de 1.250 dollars l’once

A l’inverse – et fort logiquement – les cours de l’or ont encore amélioré leur record vendredi, s’approchant plus près encore de 1.250 dollars l’once, alors que le métal jaune attirait les investisseurs épris de sécurité dans un contexte d’inquiétudes persistantes sur les dettes des pays de la zone euro.

L’once a atteint 1.249,40 dollars à 10 h 37 GMT sur le London Bullion Market, le marché au comptant de Londres, qui sert de référence mondiale, avant de s’effriter de 2 dollars dans les minutes suivantes.

“En ces temps d’incertitudes persistantes, l’or devrait continuer à bénéficier d’une grande demande et les prix devraient être bien soutenus, tandis que des investisseurs supplémentaires devraient être attirés par la barre psychologique importante des 1.000 euros”, notaient les économistes de Commerzbank. Un seuil que le métal jaune frôlait vendredi à quelque 995 euros.

Trends.be, avec Belga

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