L’euro est-il vraiment sauvé ? “Non !”

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L’euro est remonté quelque peu lundi lors des premiers échanges en Asie, suite l’annonce d’un plan géant de soutien aux pays en difficulté, concocté notamment par l’Union européenne. Notre monnaie unique est-elle sauvée pour autant ? Non, estime l’économiste en chef de la Deutsche Bank, qui envisage très sérieusement une douloureuse parité avec le dollar.

L’euro remontait quelque peu lundi lors des premiers échanges en Asie, après l’annonce d’un accord des pays de l’Union européenne sur un vaste mécanisme de soutien aux pays de la zone euro en difficulté. Vers 0 h 30 GMT, l’euro valait ainsi 1,2887 dollar à Tokyo, contre 1,2759 dollar vendredi à 21 h 15 GMT à New York.

La monnaie unique européenne était aussi en hausse face à la devise japonaise, à 118,47 yens, contre 116,80 yens vendredi. La Bourse de Tokyo a d’ailleurs ouvert lundi en légère hausse de 0,33 %, l’indice Nikkei des valeurs vedettes gagnant 34,46 points, à 10.399,05 points.

Les ministres des Finances de l’UE se sont accordés lundi matin sur un plan de soutien de plus de 500 milliards d’euros pour les pays de la zone euro en difficulté financière, selon une source diplomatique. Les responsables de l’UE avaient engagé une course contre la montre pour parvenir à s’entendre sur cette enveloppe avant l’ouverture des marchés lundi. Le Fonds monétaire international a en outre approuvé dimanche soir un prêt à la Grèce de 30 milliards d’euros sur trois ans, une somme qui s’ajoute aux 80 milliards d’euros promis en urgence par les pays de la zone euro pour Athènes.

L’euro avait lourdement chuté la semaine dernière à cause de craintes quant à une contagion des problèmes financiers de la Grèce à d’autres pays de la zone euro, notamment le Portugal et l’Espagne.

L’euro pourrait atteindre la parité avec le dollar, selon l’économiste en chef de la Deutsche Bank

L’euro est-il sauvé ? Après le prix Nobel Joseph Stiglitz, Thomas Mayer, économiste en chef de la Deutsche Bank, la première banque allemande, craint le pire : “Je pense que nous allons bientôt voir l’euro à 1,20 dollar… et une poursuite du recul vers la parité avec le dollar est absolument possible !”, a-t-il estimé dans le quotidien Bild am Sonntag.

Eckhard Cordes, patron de Metro, n° 3 mondial de la distribution, a prévenu pour sa part qu’un euro durablement faible peut mettre en jeu la cohésion économique de l’Europe mais aussi le début de reprise de l’économie allemande : “Cela peut avoir des effets négatifs sur le marché du travail !”, a-t-il mis en garde dans le même quotidien.

La monnaie européenne est sous pression en raison des incertitudes qui pèsent sur la Grèce endettée et sur les risques de contagion à d’autres pays européens, principalement l’Espagne, le Portugal, l’Irlande et l’Italie. Elle a perdu cette semaine près de 4,5 % de sa valeur. L’euro est remonté vendredi à 1,2759 dollar après avoir plongé jeudi sous 1,26 dollar pour la première fois depuis mars 2009.

Pour Barroso, “grâce à cet accord historique, toutes les tentatives pour affaiblir l’euro échoueront !”

Le président de la Commission européenne a affirmé, devant un forum d’économistes à Bruxelles, que l’accord européen sans précédent pour défendre l’euro trouvé lundi matin “assurera que toute tentative pour affaiblir la stabilité de l’euro échouera. Nous avons dit que nous ferions tout ce qui est nécessaire pour défendre la stabilité de l’euro. C’est ce que nous avons fait aujourd’hui !” Et José Manuel Barroso de vanter une “décision historique”.

L’Europe espère avoir fait le nécessaire pour endiguer la crise financière qui menace la zone euro, en la dotant d’un mécanisme de secours sans précédent de 750 milliards d’euros, auquel contribuera aussi le Fonds monétaire international, et avec une action concertée des banques centrales.

“Cet accord montre la détermination de toute l’Union européenne d’être derrière ses Etats membres lorsqu’ils sont sérieusement menacés par de sévères difficultés provoquées par des circonstances exceptionnelles dépassant leur contrôle”, s’est réjoui le président de la Commission. En l’espace de 48 heures, entre le sommet des dirigeants européens de vendredi et la réunion des ministres des Finances de dimanche, l’UE “a conclu un accord qui nous permet de réagir de manière coordonnée, rapide, et efficace à des difficultés dans n’importe quel pays de la zone euro”, a-t-il conclu.

Trends.be, avec Belga

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