L’Espagne promet “un effort énorme” pour réduire son déficit

Cristobal Montoro, ministre des Finances. © AFP

L’Espagne a promis vendredi de maintenir son économie sur les rails fixés par la Commission européenne en réduisant son déficit public, mais le gouvernement conservateur s’est engagé à faire porter l’effort surtout sur les grandes entreprises.

Le pays en sortie de crise se donne deux ans pour repasser sous la barre des 3% de déficit du PIB imposée par le pacte de stabilité budgétaire européen.

“Nous devons faire un effort énorme pour réduire le déficit” public, à 3,1% du PIB en 2017 et à 2,2% en 2018, a dit le ministre des Finances, Cristobal Montoro, devant la presse. Cet effort sera demandé notamment “aux agents économiques qui ont la plus grande capacité, telles que les grandes entreprises”, a-t-il dit.

Reconduit le mois dernier à la tête du gouvernement après 10 mois de paralysie politique, le conservateur Mariano Rajoy reste sans majorité au parlement, et il se retrouve soumis à une double pression: celle de Bruxelles et celle de son opposition de gauche.

Le gouvernement espagnol confirme ses prévisions de croissance de 3,2% en 2016 et 2,5% en 2017, selon le ministre de l’Economie, Luis de Guindos. Il assure également pouvoir baisser sa dette publique de 99% du PIB en 2017 à 95,4 % en 2019.

En dépit des derniers chiffres publiés vendredi – 24.841 personnes en plus sur les listes de demandeurs d’emplois en novembre – le gouvernement table sur un fort recul du chômage. “La projection que nous faisons, c’est que nous finirons avec un taux de chômage de 12,8%” de la population active à la fin 2019, a dit M. de Guindos. Au troisième trimestre il atteignait 18,9%.

Une hausse de 8% du salaire minimum, qui passera de 764 à 825 euros en 2017, a aussi été annoncée vendredi.

Les syndicats ont salué cette “avancée” mais l’ont jugée “insuffisante”. Plus de 5,5 millions de personnes en Espagne “touchent le salaire minimum ou une somme inférieure et ont du mal à boucler les fins de mois”, ont-ils souligné.

Ils prévoient de grandes manifestations à la mi-décembre pour que le “gouvernement sente la pression citoyenne afin de changer les politiques et répondre aux besoins sociaux”.

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