L’eG8 accouche d’une souris

© REUTERS/Gonzalo Fuentes

La délégation qui se rend à Deauville pour le G8 a l’intention de faire partager une “certaine vision du web” aux chefs d’Etat. Vision, pour ce qu’on sait, limitée à de grands principes hors de toute polémique.

Le gratin du web, réuni à Paris pour l’e-G8, a achevé mercredi 25 mai ses discussions après une intervention remarquée de Mark Zuckerberg, mais l’ensemble des débats n’a pas encore débouché sur des propositions officielles à présenter aux chefs d’Etats du G8 à Deauville. A la toute fin des débats quasiment intégralement focalisés sur les aspects économiques du numérique, les organisateurs ont catalogué un ensemble de propositions qui doivent encore être peaufinées “dans l’avion” pour Deauville selon Maurice Levy.

“Nous n’allons pas à Deauville avec un carnet de doléances, mais avec l’idée de faire partager une certaine vision et d’avoir un échange en direct”, a déclaré Maurice Levy qui, en Normandie, sera accompagné de Mark Zuckerberg, Hiroshi Mikitani (Rakuten), Stéphane Richard (Orange-France Télécom), Eric Schmidt (Google) et du milliardaire russe Yuri Milner.

Invitée plus tôt dans la journée à donner sa “liste de souhaits”, la commissaire européenne en charge des nouvelles technologies, Neelie Kroes, s’est félicitée du fait que c’était “la première fois qu’internet figurait au programme officiel du G8”. Cependant, “il ne suffit pas de mettre le sujet à l’agenda, il faut une mise en application dans la vie quotidienne”, a-t-elle dit.

Même si tout ne fait pas consensus entre tous les acteurs du web, les débats ont notamment relevé qu’internet constituait un “accélérateur de croissance pour l’économie” et que le rôle des gouvernements doit être “d’apporter aux citoyens l’accès à internet et d’en réguler le contenu”. “La gouvernance globale doit être basée sur la coopération car le ‘business’ seul ne peut pas résoudre les problèmes”, ont également jugé les organisateurs.

En revanche, des membres de la société civile (ONG, associations et militants d’un net libre) ont fait connaître leur mécontentement de ne pas être suffisamment associés aux débats et invités à la dernière minute, perdus au milieu de dizaines de PDG. “Il faut défendre l’internet libre avant de penser à réguler les contenus. Les gouvernements du G8 doivent faire de la défense de l’internet leur priorité”, regrette Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans Frontières.

Maurice Levy a répondu que si la manifestation devait se répéter comme de nombreux participants l’ont souhaité, il donnerait alors une plus large part à l’ensemble des acteurs, et notamment à la société civile.

Trends.be avec L’Expansion.com

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