L’Allemagne pense à un durcissement des règles pour les investisseurs étrangers

Li Shufu © Reuters

La ministre allemande de l’Économie a suggéré un durcissement des règles pour les investisseurs étrangers en Allemagne après la montée surprise du chinois Geely dans le capital du constructeur Daimler, dans un entretien samedi.

“Nous devons toujours adapter notre droit en matière d’économie extérieure aux nouvelles évolutions, y compris le seuil à partir duquel (le gouvernement) peut examiner” une prise de participation, a déclaré la sociale-démocrate Brigitte Zypries à l’hebdomadaire Der Spiegel. Jusqu’à présent, Berlin peut passer à la loupe une transaction, et éventuellement l’empêcher, si l’investisseur étranger s’empare d’une minorité de blocage dans un groupe allemand, soit plus de 25% de son capital. “Le fait est que les investisseurs peuvent souvent exercer une influence considérable sur l’évolution des affaires (d’une société) même avec une participation plus petite”, a estimé la ministre du gouvernement sortant. Le sujet devra figurer “à l’agenda du nouveau gouvernement, en particulier pour ce qui concerne les infrastructures stratégiques, comme par exemple les secteurs de l’énergie, du transport ou de l’internet”, a-t-elle insisté. Cinq mois après les législatives, l’Allemagne pourrait se doter à la mi-mars d’un nouvel exécutif composé des conservateurs et des sociaux-démocrates, à condition que les membres du SPD donnent leur feu vert.

Le résultat de leur vote doit être annoncé dimanche. L’industriel chinois Geely a récemment acquis 9,6% des parts de la maison mère de Mercedes-Benz et Smart, supplantant un fonds public koweïti jusque là détenteur de 6,8%. Le groupe, détenu par le milliardaire chinois Li Shufu, a assuré n’avoir aucun projet de monter davantage au capital, et n’a pas exigé non plus un poste au conseil de surveillance de ce fleuron de l’industrie allemande. Plusieurs ministres allemands se sont inquiétés publiquement ces dernières années de la multiplication des investissements chinois et des ambitions de Pékin, un sentiment partagé par de nombreux responsables européens. En juillet dernier, Berlin avait renforcé son dispositif, en se ménageant plus de temps pour examiner les offres et en étendant le champ des transactions soumises à son aval aux prestataires de services ou des fabricants de logiciels utilisés dans des secteurs stratégiques.

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