Industrie : la Wallonie n’a pas rattrapé son retard

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En matière de PIB par habitant, de taux d’emploi des 15-64 ans ou de chômage de longue durée, les performances wallonnes restent sous la moyenne de 15 autres régions européennes de tradition industrielle.

Au moment du déclenchement de la crise économique, la Wallonie n’avait pas encore rattrapé son retard économique sur les autres régions européennes de tradition industrielle, ressort-il du rapport Regards sur la Wallonie 2010 publié vendredi par le Conseil économique et social de la Région wallonne (CESRW), qui regroupe les partenaires sociaux wallons.

En matière de PIB par habitant (chiffres 2008), de taux d’emploi des 15-64 ans (2009) ou de chômage de longue durée (2009), les performances wallonnes restaient sous la moyenne de 15 autres régions européennes de tradition industrielle (Nord-Pas-de-Calais, Asturies, Catalogne, Sarre, Limbourg, Ecosse, etc.).

La Wallonie tire néanmoins son épingle du jeu en recherche et développement, un indicateur pour lequel la région fait nettement mieux que les autres régions comparées, même si les efforts wallons restaient sous la barre des 3 % du PIB.

“La Wallonie n’est certainement pas à des années-lumière des autres régions mais elle reste un peu en deçà, résume Philippe Boveroux, économiste au CESRW. Ces dernières années, on ne fait pas mieux mais on ne fait pas moins bien non plus, ce qui fait que l’écart reste stable.”

Indicateur encourageant, les exportations wallonnes se sont nettement redressées en 2010 et ont presque récupéré leur niveau d’avant-crise. De plus, l’emploi wallon a relativement bien résisté à la crise en 2009 et 2010. Une bonne tenue attribuable au recours au chômage temporaire mais aussi à des créations d’emplois dans les secteurs de la santé, de l’action sociale ou de l’éducation, note le CESRW.

La fin de la politique fédérale des grandes villes aurait un impact important sur les cinq villes wallonnes concernées

Etant donné le contexte politique, le CESRW a consacré une seconde partie de son rapport 2010 aux réformes institutionnelles qui ne devraient pas manquer de toucher la Wallonie. A cet égard, le rapport rappelle que la fiscalité régionale représente déjà 34 % des recettes de la Wallonie.

En matière d’emploi et de formation, un transfert éventuel du congé éducation payé vers les entités fédérées soulève de nombreuses questions, selon le CESRW, qui souligne que les partenaires sociaux wallons souhaitent que ce type de question reste du domaine de la concertation sociale fédérale.

Au niveau des allocations familiales, dans le régime salarié, l’allocation moyenne par enfant, en décembre 2009, était de 161 euros en Flandre, 171,6 euros en Wallonie et 177,7 euros à Bruxelles. Une régionalisation des budgets d’allocations familiales et une répartition sur base du principe “un enfant est égal à un enfant” pourrait dès lors coûter quelque 50 millions d’euros à la Wallonie par rapport au système actuel.

Le CESRW relève par ailleurs que la fin de la politique fédérale des grandes villes aurait un impact important sur les cinq villes wallonnes concernées (Charleroi, Liège, La Louvière, Seraing et Mons) et les 280 emplois liés à cette politique au sud du pays.

Trends.be, avec Belga

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