“Il faut un gouvernement stable pour rassurer les marchés !”

© Belga

“Ce ne serait pas mal si nous avions un gouvernement stable dans les semaines à venir afin d’expliquer comment la Belgique peut atteindre ses objectifs budgétaires”, estime Guy Quaden, gouverneur de la BNB. Histoire de calmer les marchés…

Malgré une croissance économique supérieure et un déficit public inférieur à la moyenne de la zone euro, la Belgique doit réduire son déficit et son ratio de dette, afin de rassurer les agents économiques, de préserver le bien-être et de garantir la sécurité sociale, a résumé lundi Guy Quaden, gouverneur de la Banque nationale, au cours d’une conférence de presse.

“Il faudra trouver entre 20 milliards et 22 milliards d’euros dans les cinq années à venir, a-t-il analysé. Dans ce contexte, il faut une réduction résolue mais progressive de la dette. Plus tôt les mesures nécessaires seront prises, plus elles seront supportables.”

Dans le détail, après avoir chuté de 2,7 % en 2009, la croissance belge devrait repartir à la hausse, avec des progressions attendues de 2,1 % en 2010 et de 1,8 % en 2011, selon les estimations publiées lundi par la BNB. “Ces taux de progression sont légèrement supérieurs à ceux de la zone euro, où les hausses devraient être limitées à 1,7 % en 2010 et 1,4 % en 2011”, a précisé Guy Quaden.

Les finances publiques belges, elles, devraient clôturer l’exercice 2010 sur un déficit de 4,8 % du PIB – à comparer à un déficit moyen de 6,3 % pour la zone euro – tandis que la dette publique de la Belgique atteindrait 97,6 % en 2010 et 99,8 % l’année suivante.

Les réactions des marchés financiers ? “Etranges” et “plus qu’irrationnelles”

“La situation belge est satisfaisante en matière de déficit public”, a estimé Guy Quaden, qui a toutefois appelé à la formation rapide d’un gouvernement “stable” : “Ce ne serait pas mal si nous avions un gouvernement stable dans les semaines à venir afin d’expliquer comment la Belgique peut atteindre ses objectifs budgétaires, dont celui d’un retour à l’équilibre en 2015.”

Dans la foulée, ce dernier a qualifié d'”étranges” et de “plus qu’irrationnelles” les réactions des marchés financiers qui ont mis, ces dernières semaines, la Belgique sous pression. Pour rappel, la semaine dernière, la différence de taux avec les obligations d’Etat allemandes – qui constituent la référence – a atteint 135 points de base, contre 80 à 90 en septembre. Or, grâce à ses fondamentaux, l’économie belge ne doit pas être assimilée à celles des pays européens en difficultés.

“A l’étranger, il est toutefois difficile d’expliquer que le pays fonctionne sans gouvernement, que les rues sont calmes et que les entreprises travaillent”, a poursuivi le gouverneur.

Le marché belge du travail résiste : une “heureuse surprise”

Guy Quaden est également revenu sur la situation du marché du travail, dont la résistance a constitué une “heureuse surprise”. Selon la BNB, la diminution de l’emploi a été à la fois limitée et de courte durée. Les créations d’emplois devraient ainsi atteint 56.000 unités dans le courant de 2010 et 15.000 unités supplémentaires en 2011. Quant au taux de chômage, il est passé de 7,9 % en 2009 à 8,5 % en 2010 et devrait se stabiliser à 8,6 % en 2011.

Enfin, la consommation privée devrait progresser de 1,4 % en 2010 tandis que l’inflation, qui s’est inscrite en hausse rapide dans le courant de 2010, devrait se replier légèrement en 2011 pour revenir à 2,1 % (contre 2,3 % cette année).

Trends.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content