Hollande au chevet de l’économie espagnole

© Image Globe

Le président français veut sonder les intentions de l’Espagne qui pourrait de nouveau en appeler à la solidarité européenne pour un sauvetage globale de son économie.

A Madrid pour la première fois depuis son élection, François Hollande tentera ce jeudi de sonder les intentions de l’Espagne qui pourrait de nouveau en appeler à la solidarité européenne, cette fois pour un sauvetage global de son économie, la quatrième de la zone euro.

Le président français retrouvera le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy pour un déjeuner de travail au Palais de la Moncloa avant que tous deux ne s’expriment devant la presse. François Hollande ira ensuite, seul, à la rencontre de la communauté française.

Depuis la fin de la parenthèse estivale, le président Hollande multiplie les consultations avec les dirigeants européens au chevet de la zone euro. En fin de semaine dernière à Berlin aux côtés de la chancelière allemande Angela Merkel, il sera à Rome mardi pour un entretien avec le président du Conseil italien, Mario Monti. Le lendemain, Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen, sera son hôte à l’Elysée.

Cette étape espagnole doit être l’occasion d’un point sur les intentions de Madrid qui devrait détailler prochainement les modalités de la recapitalisation des banques espagnoles, fragilisées par leur exposition au secteur immobilier.

Le gouvernement espagnol prévoit de n’utiliser qu’environ 60 des 100 milliards d’euros mis sur la table par la zone euro, mais il attend encore plusieurs audits avant de fixer un montant précis.
“Ce qui est important dans la discussion, c’est que tout le monde soit bien au clair sur le calendrier”, observe-t-on de source diplomatique à Paris.

“Il revient aux Espagnols de déterminer les montants nécessaires mais l’intérêt de l’Espagne comme de la zone euro, c’est que la situation soit stabilisée le plus rapidement possible, c’est-à-dire que la recapitalisation ait lieu”, ajoute-t-on de même source.
Second point à l’ordre du jour: la nouvelle demande d’assistance que l’Espagne pourrait présenter à la zone euro. La BCE envisage l’achat d’obligations espagnoles, conjointement avec les fonds de secours européens, mais entend imposer des conditions à Madrid.

L’objectif serait de faire baisser les intérêts de la dette espagnole même si Madrid est parvenu à placer mardi 3,6 milliards d’euros sur les marchés, à des taux en net recul, en dépit de la récession dans laquelle s’enfonce l’économie du pays.

“C’est à l’Espagne de dire si elle en a besoin”, affirme cependant cette même source diplomatique française.

Plus conciliant avec la Grèce

Le ton se veut toutefois nettement plus conciliant qu’à l’égard de la Grèce. “L’Espagne n’a pas le même problème de crédibilité” et a pris “énormément de mesures” pour maîtriser la dérive de ses finances publiques, note-t-elle encore.

Au prix d’un effort de rigueur historique, Madrid entend dénicher 102 milliards d’euros, entre coupes budgétaires et hausses d’impôts, sur les deux ans et demi à venir, pour ramener le déficit public de 8,9% en 2011 à moins de 3% en 2014.

Le président Hollande qui appelle de ses voeux une relation moins exclusive avec l’Allemagne parlera aussi avec le chef du gouvernement espagnol de l’organisation d’un prochain sommet bilatéral prévu en octobre en France, précise-t-on à Paris.

François Hollande et Mariano Rajoy devraient réaffirmer “l’engagement de la France et de l’Espagne à mettre en oeuvre les décisions du sommet européen de la fin juin en faveur de la croissance, de la stabilité de la zone euro et de l’approfondissement de l’union économique et monétaire”, ajoute-t-on.

Ils évoqueront aussi la Syrie, le jour-même où le Conseil de sécurité des Nations unies, convoqué au niveau ministériel par sa présidence française, se réunira à New York pour débattre de la situation humanitaire en Syrie.

L’Expansion .com

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content