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‘Hillary Clinton a un boulevard devant elle, mais est-ce un bien pour la démocratie ?’

Qui sera déclaré 45e président des Etats-Unis le 8 novembre prochain ? L’affaire du Brexit nous a appris à nous méfier des sondages, mais bon, a priori, l’affaire semble pliée pour Hillary Clinton.

En fait, pour être honnête, c’est moins Mme Clinton qui devrait gagner que Donald Trump qui devrait perdre. Exactement comme en 2012 lorsque les Français ont voté contre Sarkozy et moins pour François Hollande. Il faut dire que les déclarations à l’emporte-pièce du candidat républicain le font chaque jour glisser un peu plus dans les sondages.

Au niveau boursier, l’affaire est aussi pliée. Les investisseurs misent majoritairement sur Hillary Clinton dont le programme est mieux charpenté, documenté et chiffré. En face, du côté de Trump, le programme se résume souvent à des idées vagues, de grandes déclarations sans substance ou à des contradictions. Trump veut par exemple diminuer les impôts des sociétés, donc diminuer les recettes budgétaires, mais il veut aussi augmenter les dépenses et réaliser malgré tout l’équilibre budgétaire. C’est mathématiquement impossible comme équation, mais il n’y a que lui et son staff de campagne qui refusent de le voir ou de le reconnaître.

Pire encore, Donald Trump joue la carte des ouvriers qui ont souffert des délocalisations et donc de la mondialisation. Mais son remède pour ces cols bleus pourrait s’avérer encore pire que la maladie. Pourquoi ? Parce qu’il veut augmenter les tarifs douaniers et remettre en cause les accords de libre-échange. À court terme, cela veut dire qu’un certain nombre de produits qui ne sont pas produits aux Etats-Unis vont coûter automatiquement plus cher, ce qui va faire augmenter les prix, et donc cela va réduire le pouvoir d’achat de ces mêmes ouvriers que Donald Trump souhaite protéger. Mais bon, il n’en est pas à une contradiction près.

Face au clown vociférant de Trump, il ne faudrait pas imaginer Mme Clinton comme une sainte parée de toutes les vertus

Pour toutes ces raisons, Hillary Clinton a un boulevard devant elle. Est-ce un bien pour la démocratie ? C’est à nuancer. Si elle est élue, les médias se focaliseront surtout sur le fait qu’elle sera la première femme présidente des Etats-Unis. Certains oublieront de relever le fait qu’elle a voté en faveur de la guerre en Irak et qu’elle a soutenu le retrait intempestif et désordonné d’Irak qui a favorisé l’éclosion de l’Etat islamique, ce que dit d’ailleurs avec justesse Donald Trump. Quant à sa clairvoyance sur la politique à mener en Libye ou en Syrie, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’a pas été très bonne. Sans oublier sa proximité gênante, pour ne pas dire plus, avec le monde bancaire de Wall Street et les géants informatiques de la Sillicon Valley.

En clair, face au clown vociférant de Trump, il ne faudrait pas imaginer Mme Clinton comme une sainte parée de toutes les vertus. Comme l’a dit je ne sais plus quel analyste, le vote des Américains a été confisqué par l’establishment démocrate et par un bateleur d’estrade sans colonne vertébrale. Dommage…

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