Grève de la CGSP le mardi 27 février

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Le syndicat socialiste des services publics CGSP/ACOD a appelé à faire grève le mardi 27 février pour dénoncer les plans du gouvernement autour des métiers lourds, a-t-il annoncé ce mardi. La CSC et la CGSLB ne prendront pas part au mouvement.

La CGSP organisera une grève intersectorielle sur l’ensemble du territoire, a-t-elle fait savoir.

Selon le syndicat, le projet de loi du ministre des Pensions Daniel Bacquelaine comporte “plusieurs éléments inacceptables”.

Les périodes d’absence pour maladie, accident du travail, congé de maternité… ne sont pas prises en compte pour le calcul de la pension anticipée dans le cadre de la pénibilité, souligne l’organisation. En outre, aucune solution n’est trouvée pour les agents contractuels des services publics.

Le syndicat socialiste dénonce également le flou qui règne autour des catégories professionnelles entrant en ligne de compte pour la reconnaissance de la pénibilité et sur la façon dont les critères seront octroyés.

“Pour la CGSP, il est clair que le gouvernement Michel, au travers de ce dossier, ne vise qu’à réaliser une économie budgétaire importante sur le dos des agents de la fonction publique.”

Quant à la CSC, elle estime la décision de partir en grève “prématurée”. “Nous ne suivrons pas le mouvement de grève de la FGTB. Nous menons des discussions avec le ministre concernant la problématique autour des métiers lourds et il y a des avancées. Nous privilégions la concertation à une grève même si un calendrier d’actions est déjà établi. Si cela s’avère nécessaire, nous programmerons des actions plus sévères mais ce n’est pas le cas à l’heure actuelle”, a précisé Alphonse Vanderhaeghe, vice-président de la CSC Services publics.

Enfin, la CGSLB ne prévoit pas non plus de grève. “Ce n’est pas à l’ordre du jour, contrairement à des actions de sensibilisation et d’information qui sont en cours de mise en oeuvre”, a précisé son secrétaire national Olivier Valentin.

Syndicats chrétien et libéral avaient déjà annoncé le 23 janvier dernier qu’une grève n’était pas une option pour l’instant.

Une grève “politique”

Le ministre des Pensions, Daniel Bacquelaine, a une nouvelle fois considéré que l’appel de la CGSP à faire grève est “purement politique”.

“On ne peut en effet expliquer autrement le fait que le syndicat socialiste s’oppose à une réforme qui va reconnaître la pénibilité de certains métiers et qui, grâce à cette reconnaissance, va accorder aux travailleurs concernés des droits complémentaires de pension”, estime le ministre MR selon qui l’avant-projet de loi prévoit que “la reconnaissance de pénibilité permettra un départ anticipé à la retraite et l’octroi d’un montant de pension plus élevé”.

M. Bacquelaine bat en brèche les arguments invoqués par la CGSP. “La réforme ne vise pas à faire des économies. Au contraire, l’octroi de modalités plus favorables dans la réglementation des pensions, liées à une reconnaissance de pénibilité, engendre un coût”, souligne-t-il. “Le gouvernement examinera avec les partenaires sociaux dans quelle mesure la reconnaissance de pénibilité octroyée aux fonctionnaires sera étendue aux collègues contractuels exerçant la même fonction”, poursuit-il. Enfin, “la réforme n’aura aucun impact sur les périodes assimilées qui resteront prises en compte comme c’est le cas actuellement”.

Par ailleurs, le ministre s’étonne. Depuis le début de la législature, le syndicat socialiste réclame cette réforme qui vise à atténuer, pour les travailleurs dont le métier est reconnu pénible, l’impact du relèvement de l’âge de la retraite. “Alors que le projet est sur le point d’être approuvé en première lecture par le Conseil des ministres, le syndicat socialiste fait volte-face et s’oppose maintenant à la réforme. Comment le comprendre si ce n’est pour des raisons politiques? “, dénonce-t-il.

Enfin, Daniel Bacquelaine rappelle que l’avant-projet de loi doit encore être soumis à la concertation sociale. Les textes ne sont donc pas définitifs. Dès lors, le Ministre des Pensions appelle le syndicat socialiste à “discuter des textes là où la concertation sociale doit avoir lieu (Comité A et Comité de gestion du Service fédéral des Pensions) et non dans la rue ou en bloquant l’activité économique du pays”.

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