Grèce : vote crucial sous haute tension

© Reuters

Les députés grecs doivent voter d’ici jeudi le nouveau plan d’austérité concocté par le gouvernement en échange des milliards du FMI et de l’UE. La nouvelle patronne du FMI a appelé à l'”entente nationale”… tandis que des affrontements avaient lieu, mercredi matin, entre manifestants et policiers à deux pas du Parlement grec.

Christine Lagarde, nouvelle directrice générale du Fonds monétaire international, a lancé mardi un appel à “l’entente nationale” politique en Grèce pour voter les mesures d’austérité proposées par le gouvernement sous la pression du FMI et l’Union européenne.

“Si j’ai un message à faire passer ce soir concernant la Grèce, c’est un appel à l’opposition politique grecque pour qu’elle rejoigne dans une entente nationale le parti qui est actuellement au pouvoir, a déclaré sur TF1 la Française, désignée peu avant à la tête du FMI, dans sa première déclaration sur le dossier grec. Il y va vraiment du destin d’un pays. Je crois qu’il faut, à ce moment-là, faire un peu fi des grandes différences politiques.”

Les députés grecs doivent voter d’ici jeudi sur le projet de budget d’austérité soumis par le gouvernement de Georges Papandréou, qui les a exhortés à voter pour que le pays, au bord du gouffre financier, “reste debout”. La majorité dispose de 155 sièges sur 300 à la Chambre des députés.

La Grèce a vécu mardi la première journée d’une grève générale de 48 heures destinée à protester contre les hausses d’impôts et privatisations massives contenues dans le plan. Une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro “est un scénario du pire”, qu’il faut “impérativement et par tous les moyens éviter”, a jugé Christine Lagarde.

Grèce : nouveaux affrontements à Athènes, jour de vote sur l’austérité

Des affrontements ont eu lieu mercredi matin à Athènes entre un groupe de manifestants et des policiers qui ont tiré des gaz lacrymogènes contre eux, quelques heures avant le vote sur le projet de budget d’austérité au Parlement, a constaté une journaliste de l’AFP. Le vote sur ce projet d’austérité pluriannuel est crucial pour la poursuite de l’aide financière internationale au pays mais aussi pour la zone euro menacée en cas de faillite de la Grèce.

Les policiers ont repoussé un groupe de 400 manifestants de gauche devant l’hôtel Hilton, près du centre-ville. Les manifestants, qui cherchaient à se rendre sur la place Syntagma (lire ci-après), ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes.

“Le gouvernement a décidé depuis l’année dernière de détruire la fonction publique et les universités : nous réclamons des élections, sinon on restera dans la rue pour un mois !”, a lancé Alexandre, un étudiant en quatrième année d’économie.

Prévoyant des économies de 28,4 milliards d’euros et des privatisations massives devant apporter 50 milliards d’euros aux caisses de l’Etat d’ici 2015, le projet de budget est fortement contesté par les syndicats, qui observent depuis mardi une grève générale de 48 heures.

Grèce : les “indignés” manifestent devant le Parlement à Athènes

Des milliers d'”indignés”, le mouvement de protestation populaire, avaient afflué mardi soir sur la place Syntagma devant le Parlement pour manifester contre le projet de loi sur l’austérité, en discussion par les députés.

Inondée de banderoles, dont certaines indiquaient “No pasaran“, la place de Syntagma, où campent depuis plus d’un mois des centaines d'”indignés”, continuait d’être le théâtre des protestations après un face-à-face tendu mardi après-midi entre des jeunes et des policiers. Les affrontements ont eu lieu en marge des manifestations des syndicats, au premier jour d’une grève générale de 48 heures observée par les centrales du privé et du public.

Toutefois, le nombre d'”indignés” était largement réduit par rapport aux week-ends précédents, surtout lors du début du mouvement fin mai, où des dizaines de milliers de manifestants avaient envahi la place Syntagma.

Les forces antiémeutes ont tiré quelques heures auparavant des gaz lacrymogènes contre un groupe de jeunes après que ces derniers eurent jeté des pierres et divers projectiles contre le ministère des Finances, situé en bas de la place Syntagma, et endommagé des façades de magasins, dont un restaurant McDonald’s.

Les “indignés” ont appelé les Athéniens à encercler le Parlement mercredi, jour de vote du projet de budget 2012-2015 d’austérité, très impopulaire dans le pays. Mais la police a bouclé dès mardi à la circulation les rues autour du Parlement, empêchant les manifestants de s’approcher au bâtiment.

Trends.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content