Grèce: pour Varoufakis, un accord sur la dette peut-être “conclu en une nuit”

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Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis a estimé dans un entretien à un journal allemand publié lundi qu’un accord sur la dette de la Grèce était possible et pouvait même “être conclu en une nuit” si la chancelière allemande Angela Merkel était présente.

“Un accord peut être conclu en une nuit. Mais la chancelière (Angela Merkel) doit être là”, a déclaré M. Varoufakis au quotidien populaire Bild, alors que les discussions entre Athènes et ses créanciers se sont soldées dimanche par un nouvel échec.

Le gouvernement d’Alexis Tsipras veut éviter un Grexit, une sortie de la Grèce de la zone euro, a assuré le ministre au journal à gros tirages. “Je considère que le Grexit n’est pas une solution sensée, mais tout ne peut pas être exclu, de même que je ne peux pas exclure qu’une comète touche un jour la Terre”, a-t-il dit.

M. Varoufakis a une nouvelle fois demandé une restructuration de la dette grecque. “C’est seulement ainsi que nous pourrons garantir le paiement d’une dette si importante”, a-t-il dit.

Le ministre a également reconnu des problèmes dans l’administration fiscale grecque, notamment sur la question de la TVA. “Savez-vous ce qu’est notre plus gros problème avec la TVA? C’est que nous ne sommes pas en mesure de l’encaisser”, a-t-il déclaré.

Les discussions entre la Grèce et ses créanciers, UE et FMI, sur la poursuite du financement du pays ont connu dimanche un nouvel échec, rapprochant un peu plus Athènes du défaut de paiement.

De nouvelles rencontres sont prévues jeudi dans le cadre de l’Eurogroupe, le cénacle des ministres des Finances de la zone euro, en présence de la directrice générale du FMI, Christine Lagarde.

“Un accord sur la Grèce requiert “des décisions difficiles” de toutes les parties”

Un accord sur la Grèce nécessitera des “décisions difficiles” de la part des autorités d’Athènes mais également de la part des Européens qui devront faire un geste sur la dette du pays, a estimé, de son côté, le FMI dimanche. “Un accord crédible nécessitera des décisions difficiles de l’ensemble des parties”, a écrit le chef économiste du Fonds monétaire international, Olivier Blanchard, dans un blog publié par l’institution alors qu’un nouveau round de discussions entre la Grèce et ses créanciers s’est soldé dimanche par un échec.

Depuis plusieurs semaines, la Grèce et ses créanciers (FMI, Commission Européenne et Banque centrale européenne) butent sur les mesures d’économies exigées du pays en contrepartie du versement d’une tranche de prêt de 7,2 milliards d’euros.

Selon M. Blanchard, un accord ne sera possible que si le parti Syriza au pouvoir à Athènes accepte une refonte de la TVA et de nouvelles coupes dans les retraites afin d’assainir les finances du pays, au bord de la faillite.

“Si ces réformes ne sont pas mises en oeuvre, la Grèce ne pourra pas renouer avec une croissance ferme et le fardeau de la dette deviendra encore plus élevé”, écrit M. Blanchard, tout en reconnaissant que les électeurs grecs avaient déjà rejeté “certaines réformes” en portant Syriza au pouvoir.

Mais selon M. Blanchard, un accord nécessitera également un effort supplémentaire des Européens qui devront à la fois accorder à Athènes un nouveau plan d’aide “significatif” et alléger la dette du pays en étendant les échéances de remboursement et en réduisant les intérêts.

Le responsable du FMI, institution accusée d’intransigeance par Athènes, reconnaît toutefois que l’équation est compliquée.

“Tout comme il y a une limite à ce que la Grèce peut faire, il y a une limite au niveau de financement et d’allègement de dette que les créanciers publics sont désireux de consentir et sont à même de fournir étant entendu qu’ils doivent penser à leurs propres contribuables”, a indiqué M. Blanchard.

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