Grèce : Objectif, convaincre ses créanciers

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Au coeur de la canicule athénienne, le gouvernement grec rencontre cette semaine les chefs de file de la délégation des trois institutions créancières du pays, UE, BCE et FMI pour tenter de trouver un accord sur les réformes et économies nécessaires au maintien de leur perfusion.

Selon le site du magazine allemand Der Spiegel, le FMI ne voudrait plus fournir aucune aide supplémentaire à la Grèce, ont indiqué des sources haut placées de l’Union européenne. Le nouveau ministre des Finances, Iannis Stournaras, un libéral-démocrate profondément européen, rencontrera jeudi 26 juillet cette “troïka”, avec une double mission apparemment contradictoire : convaincre de la bonne volonté du pays de réaliser l’assainissement budgétaire imposé par ses créanciers, tout en posant les prémisses avec eux d’une renégociation globale de ce paquet d’austérité, qui enferre la Grèce dans la récession.

Au menu des discussions, la mise en place de mesures déjà adoptées mais jamais appliquées pour économiser 3 milliards d’euros sur le budget 2012 dans l’espoir de parvenir à un objectif de déficit public de 5,4% du PIB cette année, et surtout l’établissement de la liste des mesures à prévoir pour économiser 11,5 milliards en 2013 et 2014, afin de rester dans les clous du “memorandum” signé entre le pays et ses créanciers.

Au-delà des mesures budgétaires, qui comporteront des hausses d’impôts impopulaires, les auditeurs de la troïka chercheront aussi à voir si la Grèce avance sur les réformes structurelles demandées depuis deux ans et jamais réalisées: réforme de l’Etat et de la justice, libéralisation des secteurs protégés et du marché du travail.

“Nous avons besoin de nous assurer que la troïka produise un rapport au moins tolérable pour la fin août” a indiqué M. Stournaras au quotidien Imerisia samedi.

Le rapport doit servir de base à l’Union européenne, la BCE et le FMI pour décider du déblocage ou non d’une tranche de 31,5 milliards d’euros sur le prêt de 130 milliards accordé en février.

Ce prêt international est le deuxième accordé au pays qui ne peut plus se refinancer sur les marchés. Il est accompagné d’un programme draconien d’ajustement budgétaire, sous le contrôle de la troïka.Le pays aura besoin pour le 20 août d’une aide “intérimaire” lui permettant d’attendre le versement de la tranche, que M. Stournaras compte obtenir sur la base de la bonne volonté affichée cette semaine.

Le 20 août, la Grèce doit en effet rembourser une obligation à échéance de 3,2 milliards d’euros détenue par la BCE. Le pays compte demander dans la foulée une extension d’au moins deux ans de la période nécessaire pour retrouver l’équilibre des comptes.

Or, côté réformes, aucune avancée significative n’est en vue. Les privatisations notamment sont au point mort. “A ce stade, rien n’est acquis. Tout est en négociation et malheureusement, la plupart des choses qui avaient été acceptées (de part et d’autre, ndlr) ne sont même pas en phase de mise en oeuvre” a regretté M. Stournaras.

Trends.be avec Belga

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