Grèce : les banques traînent des pieds

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La décision sur un deuxième plan d’aide à la Grèce pourrait ne pas intervenir avant l’automne, en raison de résistances au sein de la zone euro.

La décision sur un deuxième plan d’aide à la Grèce pourrait ne pas intervenir avant l’automne, en raison de résistances au sein de la zone euro, selon le quotidien allemand Handelsblatt paru mardi. Un accord pourrait ne pas intervenir lors de la rencontre des ministres des Finances de la zone euro le 20 juin, écrit le journal, citant “une source diplomatique européenne de haut rang”.

Dans son édition en ligne, le quotidien précise que la décision bute en particulier sur l’opposition de la Slovaquie. Mais les banques, notamment en Allemagne, traînent aussi des pieds pour accepter le “geste volontaire” que leur réclament les responsables européens : renoncer à récupérer leurs investissements en Grèce qui arrivent à échéance, et au contraire y injecter de l’argent frais.

“Les banques s’y refusent strictement”, a déclaré au journal un responsable gouvernemental européen. Or, cette implication des banques a été posée comme condition par les responsables européens, et notamment Berlin, à tout nouvel effort en faveur d’Athènes qui croule sous le poids de sa dette publique.

La Banque centrale européenne a répété de son côté, lundi, qu’une participation du secteur privé à un plan de sauvetage de la Grèce ne “devrait être que le dernier recours”. Une telle participation favoriserait “la spéculation sur le court terme au détriment de l’investissement sur le long terme” et découragerait les nouveaux investissements dans un pays qui mène des réformes d’ajustement pour réduire sa dette, a déclaré l’Italien Lorenzo Bini Smaghi, membre du directoire de la BCE.

Grèce : le FMI se décidera sur la poursuite de l’aide après le sommet UE

Le Fonds monétaire international décidera le versement de 12 milliards d’euros à la Grèce après un sommet de l’Union européenne fin juin où des décisions “difficiles” sur la Grèce doivent être prises, a indiqué mardi à Athènes Bob Traa, un haut représentant du FMI.

La Troïka représentant les créanciers de la Grèce, zone euro et FMI, avait donné vendredi son feu vert au versement “début juillet” de la cinquième tranche du prêt de 110 milliards d’euros consenti au pays, sous réserve d’accord “sur les modalités de financement” de son redressement.

“Je crois que, lors du sommet de l’UE, il faut prendre quelque décisions qui seront difficiles”, a indiqué Bob Traa, chef de la délégation du FMI en Grèce, lors d’un colloque financier, tenu à Athènes. “Ensuite, nous allons décider au sein de notre institution de verser l’aide début juillet car le temps presse”, a-t-il souligné.

Bob Traa faisait allusion au cinquième versement de 12 milliards d’euros, qui doit prochainement être versé au pays. Cette tranche fait partie du prêt accordé à la Grèce en mai 2010 sur trois ans et d’un montant total de 110 milliards d’euros dont 80 milliards sont versés par les pays de la zone euro et 30 milliards par le FMI.

En raison de l’incertitude sur la possibilité de la Grèce de ressortir sur les marchés d’ici 2013 pour emprunter et de l’éventualité d’une aide financière supplémentaire, le FMI a menacé de ne pas verser sa partie d’aide au pays si ce dernier ne procède pas à l’adoption de nouvelles mesures d’austérité et à des privatisations pour que sa dette soit viable.

Avec une dette publique qui atteint plus de 350 milliards d’euros, plusieurs analystes prévoient que la restructuration de la dette du pays serait inévitable.

Trends.be, avec Belga

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