G20 : les demandes de la Chine, les exigences des syndicats

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Réformer le système financier, surveiller de plus près les marchés, exclure tout protectionnisme pour la Chine ; tenir les promesses des réunions précédentes du G20 en matière d’emploi pour les syndicats. C’est un G20 sous haute tension qui se réunira à Séoul jeudi et vendredi.

Les hauts responsables des Finances, réunis mardi à Séoul pour élaborer un projet de communiqué final des pays du G20, ont eu un débat houleux et ne sont pas parvenus à s’entendre. Ils devaient poursuivre leurs discussions aujourd’hui mercredi. La Chine et l’Allemagne ont refusé un objectif chiffré de limitation de leurs excédents, réclamé par les Etats-Unis qui demandent une réévaluation plus rapide de la monnaie chinoise.

G20 : réformer le système financier et surveiller les marchés (Hu Jintao)

Une “réforme du système financier international” et une “surveillance plus stricte” des marchés financiers sont essentielles pour renforcer la reprise économique mondiale, a affirmé le président chinois Hu Jintao à la veille du sommet du G20 à Séoul.

“Les fondations de la reprise ne sont pas assez solides et ses progrès ne sont pas bien répartis dans le monde : nous avons donc de sérieux défis à relever”, a déclaré Hu Jintao dans une interview au quotidien coréen Chosunilbo, dont la version française est diffusée mercredi par le quotidien français La Tribune.

Le président chinois a réclamé que les pays émergents et en développement puissent “mieux faire entendre leur voix dans les organisations financières internationales”.

Hu Jintao s’est également prononcé contre toute forme de protectionnisme commercial en indiquant que son pays soutenait les négociations en cours à l’OMC en vue d’un accord dans le round de Doha. Selon lui, il est nécessaire d'”établir une coopération gagnant-gagnant entre les membres du G20″, mais il est aussi “nécessaire de respecter les caractéristiques de chaque pays, de même qu’il faut prendre en compte les intérêts de chacun”.

Les syndicats demandent au G20 de respecter ses promesses sur l’emploi

Les principaux syndicats de la planète ont demandé mercredi aux dirigeants du G20, réunis jeudi et vendredi en sommet à Séoul, de respecter leurs promesses en matière d’emploi. Plus de 220 millions de personnes sont actuellement au chômage, soit le plus haut niveau jamais atteint, et près de 15 % des chômeurs ont perdu leur emploi depuis 2007, souligne la Confédération syndicale internationale (CSI) dans un communiqué.

Le G20 avait promis, lors du sommet de Pittsburgh en octobre 2009, de mettre la création “d’emplois de qualité au coeur de la croissance”. Or, lors de leur dernier sommet à Toronto en juin 2010, “nous avons vu les dirigeants (du G20) faire marche arrière sur cette promesse”, a déclaré mercredi Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, devant la presse.

Des promesses fortes avaient également été faites à Pittsburgh et lors du sommet de Londres en avril 2009 sur la régulation financière et le changement climatique. Sharan Burrow et d’autres dirigeants syndicaux ont rencontré le président sud-coréen Lee Myung-Bak, qui, selon elle, s’est “fortement engagé” en faveur de la création d’emplois de qualité et d’une société plus juste.

Dans un communiqué publié la semaine dernière, les syndicats avaient déjà exprimé leurs craintes d’une rechute de l’économie mondiale à la suite de la mise en oeuvre de plans d’austérité en Europe : “Les gouvernements ne doivent pas accepter la perspective d’une décennie de marchés du travail atones dans les pays industrialisés, de renforcement de la pauvreté dans les pays en développement et d’une génération perdue parce qu’exclue de toute activité productive”, selon ce communiqué.

Trends.be, avec Belga

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