France : Plus de 3 millions de chômeurs

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Matignon ne confirme pas ce chiffre, mais le ministre français du travail, Michel Sapin, a annoncé que le cap des 3 millions de chômeurs chez nos voisins français était d’ores et déjà dépassé.

Le seuil symbolique des 3 millions de demandeurs d’emploi sans activité, quasiment atteint fin juillet, est désormais franchi, sans espoir d’amélioration à court terme, a en effet affirmé dimanche le ministre français du Travail Michel Sapin.

“Les 3 millions, c’est déjà fait”, a déclaré à Radio J le ministre, interrogé sur le nombre de demandeurs d’emploi en France, qui, fin juillet, frôlaient déjà les 3 millions en métropole (2,987 millions). “Les chiffres du mois de juillet sont aujourd’hui dépassés, on est en septembre. (…) D’ailleurs l’Outre-mer fait partie de la France, donc si vous prenez le chômage en Outre-mer, vous avez dépassé les 3 millions”, a-t-il ajouté. DOM compris, 3,232 millions demandeurs d’emploi sans aucune activité étaient recensés fin juillet -4,733 millions au total, en incluant ceux avec une activité réduite.

Ayrault ne confirme pas le chiffre

Interrogé lors de l’émission “Tous politique” de France Inter/AFP/Le Monde, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a admis dimanche que le nombre des demandeurs d’emploi était “très violent”, sans confirmer le nombre de 3 millions en métropole. Il a simplement reconnu que le chiffre de 3 millions était exact “si l’on ajoute les chiffres en métropole et en Outre-mer”. Et “la situation est préoccupante”, a-t-il souligné. Après les chiffres “vraiment mauvais” de juillet, les partenaires sociaux comme le numéro un de FO, Jean-Claude Mailly, ont appelé le gouvernement “à modifier sa politique économique”.

Chérèque prône une accélération des réformes

Le leader de la CFDT (Confédération française démocratique du travail), François Chérèque, a prôné ce week-end une “accélération des réformes”. Lundi, le secrétaire général de la CGT (Confédération générale du travail) Bernard Thibault a estimé lundi qu’il y avait “urgence” sociale alors que le seuil des 3 millions de demandeurs d’emploi a été franchi, mettant également en avant les millions de personnes en “sous-emploi”.

Pour Michel Sapin, “la question est : est-ce que cela va augmenter encore beaucoup? Oui, cela va augmenter”. “Est-ce qu’à un moment donné on peut l’inverser ? Oui, on peut l’inverser. Ce sont des décisions économiques, ce sont des décisions européennes qui sont là”. “Il faut de la croissance pour pouvoir créer des emplois et ainsi lutter véritablement contre le chômage”, a-t-il souligné.

Ouverture des négociations dans quelques jours

Face à l’urgence, le président de la République française, François Hollande, a consacré mercredi dernier le premier conseil des ministres de la rentrée à “la bataille pour l’emploi”, considérée comme “l’enjeu numéro un du quinquennat”. Michel Sapin y a présenté sa première mesure phare, les “emplois d’avenir” pour les jeunes non qualifiés, visant 150.000 contrats en 2014, dont 100.000 dès 2013. Après ce projet suivront en 2013 les “contrats de génération”, qui vont “permettre à des jeunes de rentrer dans l’emploi en CDI et permettre à des plus âgés de rester dans l’entreprise”, a rappelé M. Sapin.

L’ouverture de la négociation est prévue “dans quelques jours” avec l’objectif de créer 500.000 contrats en cinq ans. Le gouvernement lancera aussi la délicate négociation sur la “sécurisation de l’emploi” le 10 septembre en transmettant aux partenaires sociaux un document d’orientation. “Le contrat de travail n’est plus un contrat stable”, a affirmé M. Sapin pour lequel il faut “revoir cela pour donner plus de sécurité dans l’emploi”.

Question de la flexibilité en suspend

Mais, pour Michel Sapin, “de l’autre côté”, les entreprises doivent aussi “pouvoir s’adapter” aux nouvelles donnes économiques. “Il faut permettre une adaptation en terme d’organisation du travail, en terme de localisation de l’emploi, aussi en terme de quantité d’emplois”, a estimé le ministre, choisissant, à l’instar du Premier ministre français Jean-Marc Ayrault cette semaine, de parler d'”adaptation” plutôt que de “flexibilité”. “Je ne sais pas ce que c’est que la flexibilité, je sais ce que cela veut dire dans la bouche de certains, cela veut dire qu’il faut que les salariés courbent l’échine”, a-t-il lancé.

Les salariés “ne doivent pas être des variables d’ajustement”, a insisté M. Ayrault sur France Inter. cbn/jg/evs

Trends.be avec l’Expansion

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