Fonds d’épargne-pension : gare au krach obligataire !

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En 2014, les fonds d’épargne-pension défensifs, investis principalement en obligations, ont mieux presté que les fonds dynamiques. Les obligations à long terme, précisément, ont bien rapporté. Cette année, les gestionnaires de fonds anticipent une hausse des taux d’intérêt, et donc une baisse des cours obligataires. Leur défi : garder en portefeuille suffisamment d’obligations à long terme, mais pas trop longtemps.

Les taux d’intérêt, historiquement bas, ont dopé les cours obligataires. Et plus la durée des obligations en portefeuille est longue, plus l’effet est renforcé. Les obligations d’Etat belges sur 30 ans ont ainsi produit un rendement de 40% ! Mais si les fonds d’épargne-pension défensifs offrent une protection contre un éventuel krach boursier, en cas d’effondrement obligataire sévère comme en 1994, ils risquent de souffrir davantage que les fonds d’épargne-pension dynamiques. En prévision de la hausse des taux, les gestionnaires ont revu leur stratégie.

Stratégies

Bart Van Poucke, gestionnaire du fonds défensif BNP Paribas B Pension Stability – qui affiche pour 2014 un enviable return annuel de plus de 10% -, mise sur une hausse des taux en investissant moins en obligations à long terme.

A la Société Générale Private Banking, le gestionnaire de l’Accent Pension Fund Jan Deprez explique que par mesure de sécurité, ils ont volontairement abrégé la durée moyenne de leurs obligations. En une durée, indique-t-il, “nettement plus courte” que les sept ans de l’indice référentiel JPMorgan Belgian Bonds. D’après lui, “une répétition de l’évolution des taux en 2014 est mathématiquement impossible, ce qui ne fait qu’accroître les risques en termes de taux pour cette année”.

Paul De Meyer, en charge du fonds de pension Hermes, précise quant à lui la durée choisie pour l’heure: “Notre durée moyenne est actuellement inférieure à 2,75 ans, soit près de deux fois moins longue que celle considérée comme la norme dans de nombreux indices”.

Hausse progressive des taux

De l’avis de tous les gestionnaires, la hausse des taux devrait être progressive, entraînant par conséquent un lent fléchissement des cours obligataires. “Un sursaut brutal des taux n’est pas envisageable dans la zone euro étant donné le contexte économique fragile, la faible inflation et la politique monétaire de la Banque centrale européenne”, confie le gestionnaire Bart Van Poucke. A son estime, toute la difficulté consiste à évaluer le moment précis de l’amorce de reprise. Pierre Nicolas, gestionnaire du Star Fund et du Record Top Pension Fund, ajoute: “Nous n’envisageons pas d’augmentation des taux d’intérêt à court terme (…). Si nous anticipons une augmentation, nous ne manquerons pas de prendre les mesures adéquates, soit la vente des obligations à long terme d’une durée restante de sept ans ou plus et avec cet argent, l’achat d’obligations à court terme d’une durée restante de trois ans, voire moins”. Il rappelle que la loi belge n’autorise pas les fonds d’épargne-pension à recourir aux produits dérivés, lesquels permettent de protéger un portefeuille d’une hausse de taux.

L’intégralité de l’article d’Ilse de Witte dans Trends-Tendances du 8 janvier

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