Finance islamique à Bruxelles : à quoi rêve Benoît Cerexhe ?

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Faire de la capitale une référence en matière de finance islamique. C’est l’idée lancée par le ministre bruxellois de l’Economie et du Commerce extérieur Benoît Cerexhe.

“Quand on voit ce que font la France, le Luxembourg et le Royaume-Uni pour attirer l’économie musulmane, Bruxelles ne peut pas rester les bras ballants…”, a-t-il déclaré dans un entretien accordé à nos confrères de La Libre Belgique, voulant attirer chez nous banques et investisseurs islamiques. Et ce, alors que La Région bruxelloise s’apprête à mener une mission économique dans les pays du Golfe, où sont concentrés des moyens financiers importants.

A priori, l’idée n’est pas mauvaise. Il est vrai qu’une proportion significative de la population bruxelloise est d’origine musulmane, que les produits halal se multiplient dans le commerce et que le potentiel en matière de nouveaux produits bancaires est sans doute important. Il est vrai aussi que la finance islamique pèse lourd et ne connaît pas la crise. Fondée sur l’interdiction du prêt avec intérêts et la responsabilité sociale dans les investissements, elle dispose aussi d’une identité particulière qui peut rejoindre les préoccupations d’une finance “moralisée”. Mais elle n’est ni la panacée, ni nécessairement une alternative intéressante _financièrement parlant_ pour les épargnants que les marchés conventionnels effraient.

Par ailleurs, comme le concède lui-même le ministre, force est de constater que Bruxelles accuse plusieurs longueurs de retard en la matière par rapport à d’autres places financières européennes. A commencer par Luxembourg (et son sacro-saint secret bancaire), où deux des principales banques (KB Lux et la BIL) sont tombées dans l’escarcelle de fonds qataris. Précisons enfin que ce ballon d’essai n’engage en rien le ministre, en partance vers un poste de bourgmestre à Woluwe-Saint-Pierre.

Sébastien Buron

1.100 milliards de dollars

Ce que pèse la finance islamique dans le monde, selon le ministre bruxellois de l’Economie et du Commerce extérieur.

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