Fin de l’euro : “Les autorités doivent avoir un plan B !”

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La fin de l’euro ? Même les experts les plus favorables à la monnaie unique reconnaissent que cette possibilité doit être envisagée. Pour André Sapir, professeur d’économie à l’ULB, les responsables politiques doivent désormais avoir un plan B. Une nécessité absolue.

L’annonce du référendum grec laisse entrevoir la possibilité, pour Athènes, de quitter la zone euro au cas où l’actuel gouvernement ne serait pas soutenu pour les citoyens. Les traités créant la zone euro ne prévoient pas cette hypothèse. Elle rentre pourtant dans le champ des probabilités. Même les experts les plus favorables à l’euro reconnaissent que cette possibilité doit être envisagée.

“La sortie de l’euro, je n’y crois pas !, affirme André Sapir, professeur d’économie à l’ULB et senior fellow au think tank Bruegel. Tous les gens sérieux, y compris les institutions, savent toutefois que c’est une possibilité que l’on ne peut ignorer. N’importe quel responsable politique doit avoir un plan B pour ne pas être pris de court. Voici un an, je n’aurais jamais dit cela.”

Cette déclaration, faite peu avant l’annonce du référendum, paraît dans un article publié jeudi 3 novembre dans le magazine Trends-Tendances et consacré à l’hypothèse de la fin de l’euro.

Les conditions imposées à la Grèce dans le cadre du prêt des pays de la zone euro et du FMI provoquent des troubles sociaux dans le pays et fissurent le soutien politique du gouvernement Papandreou. L’économie, surtout, s’enfonce dans la récession à un niveau plus négatif que prévu, de – 5,5 % du PIB en 2011, au lieu de – 3 %, et le rebond pour 2012 sera un nouveau recul.

Pour aider la Grèce, les pays de la zone euro ont obtenu, le 27 octobre, un abandon volontaire de 50 % de la valeur des obligations publiques par les investisseurs (banques principalement).

Il existe cependant une double crainte : la prolongation de la période de récession et de sacrifice, et le rejet des plans de restriction budgétaire par la population, car elle ne voit pas d’effet positif en vue. Le référendum rend possible la seconde hypothèse. Mais le Premier ministre grec mise sur un sursaut et un vote positif, qui lui donnerait une légitimité renforcée pour appliquer les mesures imposées par les prêts européens. Il existe néanmoins l’hypothèse d’une réponse négative, que personne ne peut ignorer…

Robert van Apeldoorn

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