Fêtes de fin d’année à Marrakech

© Amid Faljaoui
Amid Faljaoui

Les tristes attentats à Berlin et à Istanbul ne doivent pas masquer le fait qu’il est encore possible de fêter Noël et la fin d’année chrétienne en terre d’Islam. C’est encore le cas à Marrakech.

Auparavant, au Maroc, la fin d’année civile faisait l’objet de grandes festivités (car jugée neutre sur la plan calendaire) tandis que Noël semblait appartenir uniquement au monde occidental et donc, les expressions visibles de Noël (sapin, crèche) restaient confinées aux hôtels internationaux.

Il suffit de se promener dans les rues de Marrakech ou de Casablanca pour se rendre compte que le monde a changé. Les magasins et boutiques arborent des “Merry Christmas” avec autant de plaisir que les inévitables “Happy New Year”.

Le Palais Saadi a eu l’excellente idée de mettre en évidence le sapin réalisé en 1975 par le couturier Pierre Balmain, grand amoureux de Marrakech. Le Palace Saadi d’à côté a opté pour un sapin magnifique plus contemporain.

Fêtes de fin d'année à Marrakech
© Amid Faljaoui

L’ambiance est également aux manifestations oecuméniques. La preuve, le concert de musique classique “arabesque” animé par le pianiste maroco-hongrois Marouan Benabdallah le 30 décembre 2016. Profitant des fêtes de fin d’années, les organisateurs ont eu l’excellente idée de lui faire revisiter des chefs-d’oeuvre de la musique classique du monde arabe, ce qui lui permettra au passage de souhaiter “happy hanouka” (Noël juive) au détour d’une réinterprétation d’un compositeur sépharade.

Pour le reste, l’influence de l’Occident en terre d’Islam est terriblement visible et bien assumée à Marrakech. Deux exemples parmi tant d’autres : le Palmeraie Resorts a mis sur pied une authentique villa de Noël avec… sa patinoire. Avant de terminer par une soirée “Gatsby le magnifique” pour le réveillon.

Quant au fameux Four Seasons, il a copié avec intelligence un concept né à Bruxelles, avec un “party in the sky”, autre façon de diner suspendu en l’air dans le ciel bleu de Marrakech le 31 décembre, le tout pour la bagatelle de 3500 dirhams par personne (350 euros).

Mais, fort ironiquement, la meilleure manière de montrer que l’Occident et l’Orient se sont bien interpénétrés, c’est de découvrir les publicités locales pour les jours d’après fêtes ! Le Selman Marrakech, par exemple, propose une cure de détox pour effacer les kilos superflus pris au cours de ces fêtes de moins en moins chrétiennes et de plus en plus consuméristes.

Ce sont là quelques raisons qui expliquent le succès de Marrakech auprès d’une clientèle aisée. Pour nos amis Français, la ville ocre est même devenue (sondage du site de voyage Kayak) la première destination étrangère pour les Français qui choisissent des vacances de luxe. Les connaisseurs savent de longue date que Marrakech vers la fin d’année, c’est une extension du XVIe et du VIIIe arrondissement !

Amid Faljaoui à Marrakech

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