Festin de dette espagnole pour la Chine

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La Chine a triplé sa part dans la dette de l’Espagne, à 12 %. Et ce n’est pas fini, a annoncé le Premier ministre de l’Empire du milieu, qui recevait son homologue ibère à Pékin. En retour, les entreprises espagnoles ont signé pour 1 milliard d’euros de contrats en Chine.

La Chine, plus gros bailleur de fonds de la planète, possède désormais 12 % de la dette publique espagnole, a annoncé mercredi à Pékin José Luis Rodríguez Zapatero, chef du gouvernement espagnol. Les achats d’obligations d’Etat espagnoles par Pékin ont permis d'”augmenter la confiance” en l’Espagne, pays dans une situation financière fragile, a-t-il estimé dans une conférence de presse.

“La Chine, parmi les détenteurs de la dette non résidents, est passée d’une part de 4 % à 12 % pendant la crise, a-t-il encore précisé. Cette augmentation dans la dette espagnole a représenté un facteur important pour générer stabilité, solvabilité et confiance face aux marchés.”

Wen Jiabao, le Premier ministre chinois, a assuré mardi à son homologue espagnol que Pékin était prêt à acheter davantage de dette publique de l’Espagne, fort de la confiance de la Chine dans la zone euro.

Toujours fragile malgré une politique de lutte contre les déficits publics, l’Espagne, 4e économie de la zone euro, s’est retrouvée ces derniers jours, du fait de la crise portugaise, sous l’oeil des marchés. Son système bancaire est fragilisé par l’exposition importante de caisses d’épargne de petite taille au secteur immobilier sinistré.

Arrivé mardi à Pékin, José Luis Rodríguez Zapatero doit repartir mercredi après-midi vers Singapour. De là, le chef du gouvernement espagnol se rendra sur l’île chinoise de Hainan pour assister au Forum de Boao, le “Davos asiatique”.

Chine : 1 milliard d’euros de contrats pour les entreprises espagnoles

Les entreprises espagnoles ont signé des contrats pour un montant global d’environ 1 milliard d’euros à l’occasion de la visite en Chine du chef du gouvernement espagnol, a par ailleurs annoncé ce dernier mercredi. Une grande partie de ces accords ont été conclus dans le secteur énergétique, notamment entre Gamesa, leader espagnol des énergies renouvelables, et China Resources Power d’une part et China Datang Corporation Renewable Power de l’autre, pour deux contrats de 150 éoliennes chacun, représentant une puissance totale de 600 mégawatts.

Le premier établissement financier espagnol, Banco Santander, a signé un accord de financement pour des exportations d’équipements de télécommunication avec le groupe chinois ZTE. De son côté, la société espagnole Indra fournira à la Chine un simulateur de vol et y formera des pilotes d’hélicoptère, tandis que les équipementiers automobiles Grupo Antolin, Maxam et Ringo Valvulas ouvriront des succursales sur le premier marché automobile mondial.

“La Chine doit être la priorité de la diplomatie économique, qui est un élément de plus en plus important” de la politique extérieure, a déclaré José Luis Rodríguez Zapatero, lequel effectue son quatrième voyage dans ce pays en sept ans à la tête du gouvernement espagnol. Il s’est prononcé pour que l’économie espagnole devienne “structurellement exportatrice”, en visant en particulier les marchés émergents.

Trends.be, avec Belga

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