FEB “échange” contrôle des chômeurs contre plan Rosetta

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S’il faut assouplir le contrôle des chômeurs, le patronat belge aimerait assouplir en retour le “plan Rosetta” : avec la crise, beaucoup d’entreprises ont des difficultés croissantes à respecter le quota. La limite d’âge (26 ans) est également un problème.

La Fédération des entreprises de Belgique est prête à accepter un certain assouplissement du contrôle des chômeurs mais plaide, en retour, pour un assouplissement du “plan Rosetta”, rapporte mercredi L’Echo. Si les obligations des demandeurs d’emploi deviennent moins contraignantes en période de crise, celles des entreprises devraient l’être aussi, estime le patronat.

Ce plan, ou “convention premier emploi”, contraint une entreprise de plus de 50 travailleurs d’embaucher et d’occuper 3 % de jeunes de moins de 26 ans. “Avec la crise, beaucoup d’entreprises ne peuvent embaucher et certaines doivent même licencier, explique-t-on à la FEB. Elles ont des difficultés croissantes à respecter le quota.”

De plus, la limite d’âge pose des problèmes, estime la fédération. Dans certains secteurs, on peine à trouver des jeunes qualifiés. La FEB réclame donc un assouplissement, au moins temporaire, du plan Rosetta pour les entreprises en difficulté.

Pas d’accord sur la réorientation de l’accompagnement des chômeurs

La réorientation de la politique d’accompagnement des demandeurs d’emploi ne fait pas encore l’objet d’un consensus au sein de la majorité. Le MR a accueilli froidement, hier mardi, les propositions que Joëlle Milquet, ministre de l’Emploi, a détaillées en commission des affaires sociales de la Chambre. D’autres critiques sont venues des bancs de l’Open VLD et du CD&V, le PS invitant la ministre à peaufiner l’ouvrage.

Joëlle Milquet s’est dite étonnée des critiques du MR à propos d’un plan jugé inabouti par les réformateurs. La ministre estimait faire oeuvre de transparence en communiquant l’état des discussions au Parlement. La ministre de l’Emploi a déposé vendredi dernier une note au cabinet restreint. Elle fait état de 15 propositions, dont 11 été avalisées par les fonctionnaires dirigeants régionaux et fédéraux. Les quatre autres propositions, analysées en groupes de travail, visent à adapter le contrôle de la disponibilité des chômeurs alors que sévit la crise.

Daniel Bacquelaine, chef de groupe MR, a appelé mardi en commission à éviter les “messages extrêmement destructeurs” véhiculés selon lui dans la presse et qui appelleraient à plus de laxisme : “Plus la crise est forte, plus il faut accompagner !”, a-t-il indiqué. Les propositions de Joëlle Milquet visent à renforcer, accélérer et personnaliser l’accompagnement, mais pas assez aux yeux du MR qui a invité la ministre à revenir avec un “plan complet”.

Pour ce qui concerne les demandeurs d’emploi considérés comme étant “les plus éloignés du travail” (maladie mentale, problème de capacité de socialisation, demandeurs d’emploi non-orientables), la ministre envisage d’adopter des “accompagnements spécifiques”, voire, pour les malades, un statut ad hoc. Les publics considérés doivent encore être définis.

Démenti par Joëlle Milquet, Daniel Bacquelaine a soutenu que ces propositions “ne faisaient pas l’objet d’un consensus” au sein de la majorité. Des critiques sont également venues du CD&V et de l’Open VLD qui, outre le mauvais signal qu’ils ont cru voir dans les propositions à l’égard des demandeurs d’emploi, ont reproché à la ministre d’avoir défendu une note non aboutie.

L’opposition SP.a, Ecolo et N-VA s’est engouffrée dans la brèche : “C’est un pétard mouillé !”, a lancé Hans Bonte (SP.a) qui, sur le fond, a rejoint les critiques entendues au sein de la majorité. “Un brouillon”, a indiqué Zoé Genot (Ecolo) dans un communiqué, où celle-ci a dit craindre que les propositions n’engendrent de nouvelles exclusions en prévoyant des trajets d’accompagnement au-delà de 50 ans.

Camille Dieu (PS) a émis les mêmes craintes et n’a pas semblé rassurée par la ministre qui a précisé que cette mesure ne s’appliquerait qu’aux quinquagénaires déjà engagés dans un plan d’accompagnement avant leur 50e anniversaire. Le PS nourrit en outre quelques doutes quant à d’autres aspects du plan. Marie Arena (PS) a appelé la ministre à ne pas entrer dans une “logique de médicalisation” en développant un nouveau statut pour certains demandeurs d’emploi spécifiques.

Joëlle Milquet a assuré la commission qu’il n’entrait pas dans ses intentions de créer une sous-catégorie. La ministre a indiqué être “relativement positive” quant à l’évolution des négociations que, selon elle, n’a pas reflété l’ambiance mardi en commission des affaires sociales.

Trends.be, avec Belga

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