Espagne et Portugal en ch½ur : “Nous n’avons pas besoin d’aide !”

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L’Espagne et le Portugal le disent, le répètent et jurent leurs grands dieux : ils n’ont pas, à l’inverse de l’Irlande, besoin d’un plan de sauvetage européen. Et ce, bien que tous les experts tournent leurs yeux soupçonneux vers ces deux pays lourdement frappés par la crise.

José Luis Rodriguez Zapatero a déclaré vendredi, sur la radio catalane RAC1, qu’il écartait “absolument” l’éventualité d’un plan de sauvetage financier de l’Espagne, comme cela a été le cas pour l’Irlande.

“Ceux qui misent contre l’Espagne à court terme vont se tromper, a assuré le chef du gouvernement socialiste espagnol. Il n’y a aucun scénario” dans le sens d’un sauvetage de l’Espagne. “Ce n’est pas que je veuille transmettre la confiance simplement par ma volonté mais à partir de faits concrets”, a-t-il ajouté, citant notamment le faible niveau de la dette publique espagnole.

Alors que la Bourse madrilène baissait fortement, le gouvernement a multiplié ces derniers jours les déclarations assurant que l’Espagne ne serait pas victime d’un effet de contagion face à l’Irlande, après avoir souffert du plan de sauvetage de la Grèce au printemps. Mais les experts pointent les faiblesses de son économie, avec une croissance nulle, un taux de chômage de 20 % (le plus fort de la zone euro) et des réformes jugées encore insuffisantes pour atteindre son objectif de réduction du déficit.

Lisbonne dément toute pression européenne pour une demande d’aide financière

Le gouvernement portugais, de son côté, “dément toute pression” de la Banque centrale européenne et de plusieurs pays de la zone euro pour qu’il sollicite une aide financière, a indiqué vendredi à l’AFP une porte-parole du cabinet du Premier ministre José Socrates, qualifiant les informations publiées vendredi par le Financial Times Deutschland de “totalement fausses”.

Selon ce journal, les pressions pour que le Portugal demande une aide rapidement auraient pour arrière-pensée d’éviter à l’Espagne de se retrouver dans une situation difficile.

Après l’annonce du sauvetage de l’Irlande, le Portugal s’est retrouvé en première ligne des marchés financiers, convaincus qu’il sera le prochain pays de la zone euro à faire appel à l’aide de l’Union européenne et du Fonds monétaire international. Mesure de l’inquiétude des investisseurs, les taux d’intérêt de la dette portugaise à dix ans continuaient jeudi d’évoluer au-dessus de 7 %, un seuil historique atteint pour la première fois à la mi-novembre.

Le Parlement portugais doit définitivement adopter vendredi le budget d’austérité pour l’an prochain, qui doit permettre au pays de réduire son déficit public de 7,3 % du PIB cette année à 4,6 % fin 2011.

Trends.be, avec Belga

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