Espagne et Grèce chahutées par les agences de notation

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Fitch a maintenu la principale note de solidité financière attribuée à l’Espagne mais abaissé à “négative” la perspective associée à celle-ci. Quant à la Grèce, Moody’s a abaissé de trois crans sa note souveraine et prévenu qu’elle pourrait encore l’abaisser encore.

Espagne : Fitch abaisse la perspective à “négative” mais confirme la note à “AA+”

Fitch Ratings a maintenu la principale note de solidité financière attribuée à l’Espagne à “AA+” mais abaissé à “négative” la perspective associée à celle-ci, a-t-elle annoncé dans un communiqué. La note à court terme “F1+” de l’Espagne a également été confirmée par l’agence de notation financière.

L’attribution d’une perspective négative reflète les doutes de l’agence sur la “vigueur et la durée de la reprise économique” ainsi que sur le coût que représentera, pour les finances publiques, le dernier plan du gouvernement pour assainir le secteur des caisses d’épargne, argumente Fitch dans son communiqué.

Le nouveau plan de renforcement des caisses d’épargne, maillon faible du système financier espagnol, ouvre la porte à des nationalisations temporaires pour les établissements les moins solides d’ici la fin de cette année. Fitch doute aussi du respect, par l’Espagne, de ses objectifs en termes de réduction des déficits publics, notamment de la part des autorités régionales.

“Dans beaucoup d’aspects, l’Espagne a fait mieux que prévu en matière d’assainissement de ses comptes publics et de réformes structurelles”, relève certes Douglas Renwick, responsable de Fitch. Mais la perspective négative “reflète les risques pour le note de l’Espagne d’une reprise économique faible, d’un secteur bancaire en cours de restructuration et de comptes publics en consolidation”.

Grèce : Moody’s abaisse de trois crans la note, avec une perspective négative

Moody’s Investors Service a annoncé lundi avoir abaissé de trois crans la note souveraine de la Grèce, à “B1” contre “Ba1” auparavant, et prévenu qu’elle pourrait encore l’abaisser, en raison de difficultés économiques persistantes et du risque de défaut après 2013. La note B1 est attribuée à des émetteurs ne présentant qu’une “faible sécurité de remboursement sur le long terme”.

L’agence de notation estime que le processus d’assainissement budgétaire en Grèce reste “très ambitieux” en dépit des progrès réalisés; que l’Etat grec éprouve toujours “des difficultés considérables” à collecter des recettes, ce qui justifie un nouvel abaissement de la note souveraine du pays.

Moody’s, l’une des trois grandes agences de notation dans le monde (avec Standard & Poor’s et Fitch), juge ainsi que le risque d’une restructuration de sa dette n’est pas à exclure après 2013, en raison de conditions supplémentaires que pourraient décider le Fonds monétaire international et les partenaires européens de la Grèce pour lui renouveler leur aide.

“La possibilité d’un défaut ou d’un échange de dette a augmenté depuis le dernier abaissement de la note souveraine (de la Grèce) en juin 2010″, estime Moody’s. Le scénario central sur lequel se base l’agence reste toutefois que “les détenteurs d’obligations grecques ne supporteront pas de pertes” éventuelles, même si cette possibilité n’est pas totalement écartée.

Face à ces risques, l’agence a donc décidé d’assortir sa notation d’une perspective négative, ce qui signifie que le risque d’une nouvelle dégradation dans l’année qui vient n’est pas à exclure.

Trends.be, avec Belga

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